Saint-Etienne: des maisons passives en paille bottent en ville

Le programme des Jardins Clémenceau est un véritable succès.

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Les maisons ont été construites selon deux systèmes constructifs : béton/polystyrène (ci-dessus) et bois/paille.

Dans le conte « Les trois petits cochons », l'une des maisons, en paille, s'envole après que le loup a soufflé dessus. Le programme des Jardins Clémenceau, dans le quartier stéphanois de Beaulieu, lui, ne s'est pas évanoui. La commercialisation de maisons passives partiellement en paille a été couronnée de succès… sur le site du Bon Coin. A l'origine, la Ville de Saint-Etienne avait souhaité édifier à l'emplacement de ce tènement scolaire des maisons individuelles bio sourcées. L'atelier d'architecture Rivat a relevé le gant.

Mais faute d'avoir trouvé un promoteur, le maire, Gaël Perdriau, a demandé à Julien Rivat d'assurer ce rôle. Sollicités pour financer cette opération, tous les collaborateurs de l'agence -une quinzaine - ont investi au travers d'une société civile de construction vente (SCCV). « Tout est parti avant le démarrage du chantier », sourit Gaëlle Pascal, l'une des architectes de l'agence stéphanoise. A des prix accessibles, de 198 000 € pour 93 m à 280 000 € pour 126 m . La grande majorité des acquéreurs est constituée d'habitants du quartier de Beaulieu.

Frugalité. Deux systèmes constructifs ont été mis en œuvre : béton/polystyrène pour les treize premières maisons ; bois/ paille pour les cinq autres qui seront livrées enfin d'année. Le tout sur un radier de Misapor, un granulat de verre cellulaire ultraléger, de 30 à 90 cm d'épaisseur. Ces maisons passives en duplex ont toutes une grande baie vitrée (3 x 5 m) qui contribue à la majeure partie des apports solaires. « Pour ne pas dégrader l'enveloppe thermique, les box de garage mitoyens sont indépendants et non accessibles depuis la maison », explique Sébastien Faudrin, architecte et chef du projet à l'atelier Rivat. Toutes les ouvertures sont en triple vitrage. La ventilation nocturne est assurée par des fenêtres oscillo-battantes. La consommation énergétique est inférieure à 15 kWh, équivalente à 1,50 € le m par an. « En choisissant un mode constructif bois/paille, on est encore plus vertueux en termes de frugalité et de faible impact carbone », remarque Sébastien Faudrin. Les panneaux (38 cm d'épaisseur de paille) sont préfabriqués en atelier par Bâti-Nature dans la Drôme. La gestion de l'étanchéité à l'air est effectuée en grande partie à ce moment-là, ce qui permet ensuite un montage rapide : cinq jours seulement pour une maison de 100 m . Des parois de contre vente ment sont disposées à l'intérieur. A l'extérieur, de la laine de roche est rapportée, recouverte d'un enduit minéral. Le surcoût de 300 € le m n'a pas été un obstacle pour la commercialisation.

Pour faciliter la vie des occupants, l'atelier d'architecture stéphanois a édité un fascicule « Comment vivre dans une maison passive ». Ce dernier donne des conseils et démonte tous les clichés relatifs à ces constructions, notamment par rapport à l'emploi de la paille : elle est en réalité moins sujette aux rongeurs que le polystyrène, elle ne brûle pas et se consume moins rapidement que le polystyrène. L'agence veut continuer à promouvoir les constructions passives aussi bien dans le tertiaire que dans le monde hospitalier, en particulier avec un centre de dialyse qui récupère la chaleur émise par les appareils.

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