Le bilan électrique 2017 de RTE pour la région Nouvelle-Aquitaine est sans ambiguité : la région conforte sa première place en France pour sa production d’énergie solaire (2,5 TWh). La mise en service de la centrale photovoltaïque de Cestas, la plus importante active à ce jour, a certes dopé la part du solaire dans le mix énergétique local. Mais les énergies renouvelables restent encore marginales, bien qu’en forte progression, comme le confirme le délégué régional de RTE, Eric Pharabod : "le nucléaire avec les centrales de Civaux et de Blaye représente 83% de la production en Nouvelle-Aquitaine. Mais les plus fortes hausses de production sont enregistrées sur le solaire (+7%) et l’éolien (+30%) par rapport à 2016. L’hydraulique est en retrait, mais cela est dû au manque de précipitations en 2016. Les bioénergies se développent rapidement sur tout le territoire (+12%)".
Enfouissement
Avec 13000 km de lignes aériennes, et 858 km de lignes souterraines, RTE poursuit sa politique d’enfouissement sur les secteurs sensibles, notamment ceux qui ont été touchés par les tempêtes. La production régionale couvre globalement 137% de la consommation, sauf lors des pics de froid (comme en janvier 2017), où l’énergie est importée (Espagne et Pays du Nord). L’essentiel des investissements de RTE ne va pas aux nouvelles lignes, sauf pour les quelques centrales éoliennes et solaires en projet. Mais les travaux restent conséquents sur le réseau existant, qu’il s’agit d’adapter et rendre plus souple « nos travaux consistent surtout à sécuriser les lignes, souvent anciennes, comme dans les Pyrénées, et de réadapter le réseau afin qu’il puisse accueillir de fortes modulations de flux. Et aussi de développer fortement les technologies numériques sur ces lignes », explique Eric Pharabod. En pratique, les lignes doivent pouvoir se refroidir suffisamment rapidement pour faire transiter, à moindre perte, du courant dont la production variable dépend du vent, du soleil, et des intempéries (hydraulique).
Au total, RTE a investi 133 millions d’euros dans son réseau néo-aquitain en 2017 et compte investir 550 millions d’euros d’ici 2022. Près de 25% des investissements bénéficient à l’économie locale : entreprises de TP et réseaux électriques notamment.