Patrice Parisé, directeur général des routes, a annoncé, le 19 septembre, les six propositions retenues pour faire l’objet d’expérimentation sur les chantiers dans le cadre du nouveau dispositif de soutien à l’innovation routière.
Au total, quatorze projets, émanant de neuf entreprises, ont été présentés pour répondre aux thèmes définis par le comité d’innovation routière (CIR), à savoir : la « réduction des gênes liées aux chantiers » et « la réduction de la consommation d’énergie ». « Le nombre de dossiers était très satisfaisant, s’est félicité Jean-Claude Pauc, directeur du Service technique des routes et des autoroutes (Setra) et président du jury. Parmi les projets, certains, au stade de la recherche, n’étaient pas assez mûrs pour une application en grandeur réelle, tandis que d’autres avaient atteint un degré de maturité tel qu’ils pouvaient se passer de notre soutien. » Même si quatre des six lauréats sont des enrobés, le jury ne s’est pas limité à la stricte chaussée en primant un équipement de sécurité et un dispositif d’exploitation (voir encadré ci-dessous).
Pas de partage des risques. Les six propositions retenues vont donc pouvoir être expérimentées sur les chantiers, en application de l’article 75 du Code des marchés publics relatif aux marchés expérimentaux. Les modalités de passation des marchés restent assez vagues, Patrice Parisé parlant de marchés « quasi négociés ». Il indique que « l’ensemble des gestionnaires de réseaux routiers va maintenant rechercher des terrains d’expérimentation et définir les protocoles d’évaluation des propositions retenues. » « Par rapport à l’ancienne Charte de l’innovation, nous tenterons de raccourcir les délais de validation, a promis Jean-Claude Pauc. Nous pourrions aussi recourir à des validations intermédiaires. » Par la suite, un panorama des expérimentations réalisées sera rendu public tous les ans.
Le dispositif n’a cependant pas convaincu tout le monde. Eurovia (groupe Vinci) n’avait ainsi pas souhaité présenter de dossiers. « Parce que les modalités par rapport au Code des marchés publics nous paraissent trop compliquées à mettre en œuvre, explique Jean-Pierre Marchand, directeur technique d’Eurovia. Mais surtout parce qu’à la différence de la précédente charte de l’innovation, il n’y a plus de partage des risques. » En clair, si un chantier expérimental tourne mal, charge à l’entreprise de réparer à ses frais.
En présentant un dossier à l’appel à propositions, les lauréats ont accepté de porter le risque de l’innovation. Ils attendent maintenant que se présentent les premières opportunités de chantiers

