« La France est un des pays industrialisés qui construit le moins de routes en béton », déplore Jean-François Duchaillut, président du Syndicat professionnel des entrepreneurs de chaussées en béton et équipements annexes (Specbea).
« Il y a encore deux ans, la direction des routes construisait des chaussées en béton en raison de leur durée de vie plus longue, même si elles étaient plus chères. A la suite des restrictions budgétaires, il a été demandé aux professionnels d'aligner le coût de la technique béton sur celle de l'enrobé classique », poursuit Jean-François Duchaillut.
Les professionnels engagés au sein du Specbea ont donc lancé un vaste programme de recherche, avec l'aide des cimentiers, « pour optimiser le dimensionnement des chaussées, sur une durée de vie qui reste fixée à trente ans ». L'idée consiste à substituer à la classique dalle en béton reposant sur un socle en béton une dalle en béton armé continu, que l'on vient « coller » sur des fondations en enrobé, afin de réduire l'épaisseur des chaussées. Des expériences ont été menées en laboratoire ; restait à les valider sur le terrain.
Pour vérifier que le béton armé adhère bien sur l'enrobé, un chantier expérimental se déroule cet été sur la déviation des Rassats-Favrauds (RN141), en Charente. L'opération est conduite sur une chaussée longue de 3 km et large de 8 m, avec cinq structures différentes associant des épaisseurs de béton et d'enrobé variables. Résultat : il semble que le bon dimensionnement se situe à 16 cm de béton armé continu sur un socle de 8 cm de grave-bitume.
FICHE TECHNIQUE
Maître d'ouvrage et maître d'oeuvre : DDE 16.
Entreprises : CMR GT et Gailledrat.
Granulats : carrières de Genouillac et Rancogne du groupe Garandeau.
Ciments : usine Lafarge de La Couronne (Charente).
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Un chantier expérimental est mené en Charente, à Rassats-Favrauds, pour dimensionner une dalle en béton sur un enrobé.
