Quartier sensible de la commune rurale de Volgelsheim, le «Bourg Vauban» devra sa rénovation à la délégation départementale des aides à la pierre mise en place dans le Haut-Rhin en janvier 2006. Le bailleur social LogiEst lance, fin 2007, son premier programme de construction, sur un terrain libéré, en 1992, par une première vague de 132 démolitions, dans un quartier qui comptait 380 logements à la fin des années 1970.
Frontalière de l’Allemagne, cette ville de 2 500 habitants avait alors bénéficié des schémas d’aménagement qui identifiaient la plaine d’Alsace comme une conurbation organisée autour des activités industrielles riveraines du Rhin : une vision rapidement balayée par la fin des Trente glorieuses. Malgré l’image de désolation offerte par plus de 100 logements vacants sur un total de 248, l’Agence nationale de rénovation urbaine a refusé d’intervenir en mars 2006. « Le maire de Volgelsheim venait de décéder et je me suis retrouvé seul avec mon projet », raconte Gérard Lemoine, directeur général de LogiEst. L’écoute du conseil général du Haut-Rhin a permis de résoudre le problème.
Quatre à cinq ansde démolitions. Désireuse d’identifier un projet emblématique de la politique départementale du logement, la collectivité a néanmoins posé une exigence : « Elle a conditionné son intervention à une déclaration d’intention sur un programme global », témoigne Gérard Lemoine. Muni de cet engagement qui porte sur quatre à cinq ans de démolitions et reconstructions pour un total de 10 millions d’euros, le conseil général ne s’est pas contenté de financer 28 % des coûts de démolitions programmés en 2007 et 2008 sur ses crédits délégués ; il y a ajouté 8 % sur ses fonds propres, entraînant dans son sillage le conseil régional d’Alsace, dont l’intervention, égale à 6 %, permet le bouclage de l’opération.
Le montage a obéi aussi aux règles de l’Union d’économie sociale pour le logement (UESL), qui apporte 2/5e des montants libérés par une collectivité au titre de la délégation des aides à la pierre : une manne d’autant plus facile à mobiliser qu’à l’échelle nationale, les collecteurs du 1 % logement ne trouvent que peu de projets prêts à démarrer dans les territoires couverts par les délégations. Toutes ces contributions ont permis au bailleur de limiter son propre effort à 43 % des 3,7 millions d’euros nécessaires à la première tranche de démolition.


