Rénovation de la Meinau à Strasbourg : un surcoût de 60 %

La restructuration en profondeur du célèbre stade de football de Strasbourg est confirmée, pour un démarrage des travaux dans quelques semaines jusqu’à mi-2026. A périmètre de projet constant, son prix passe de 100 à 160 millions d’euros.

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Projet de retructuration du stade de la Meinau, à Strasbourg.
La restructuration est conçue par les agences Populous et Rey-de Crécy de façon à insérer le stade dans le quartier de la Meinau, à Strasbourg.

Strasbourg aura bien un stade de la Meinau remis à neuf pour « son » Racing, mais de l’ordre de moitié plus cher, pour cause de flambée des prix de construction. L’Eurométropole de Strasbourg (EMS), maître d’ouvrage et propriétaire de l’enceinte, a confirmé ce mardi 2 mai avec le club de football et les collectivités locales co-financeuses le lancement imminent des travaux de rénovation, pour un montant qui grimpe à 160 millions d’euros HT. L’estimation initiale, début 2021, se situait à 100 millions d’euros et avait été revue à 113 millions l’automne dernier.

L’évolution des coûts de construction est bien à l'origine de ce renchérissement, le Racing Club de Strasbourg-Alsace (RCSA) ayant précisé mardi 2 mai par la voix de son président Marc Keller qu’il « s’agit du même projet » que celui arrêté il y a plus de deux ans. La capacité du stade sera portée de 26 000 à 32 000 places et la « fan zone » qui l’avoisine doublera de volume de façon à être en mesure d’accueillir jusqu’à 6 000 spectateurs supplémentaires en dehors de l’enceinte.

Le chantier doit se dérouler en trois phases de juin prochain à l’été 2026, soit un an de décalage de livraison par rapport au calendrier initial. Il entraînera d’abord la réduction de la jauge à 19 000 places (durant la saison de football 2024/2025) avant de la faire remonter par paliers jusqu’à son niveau final. La période de travaux la plus impactante sera donc celle de l’été 2024 à mi-2025, dominée par la restructuration des tribunes sud et ouest et le début de l’extension de la fan zone, celle-ci se poursuivant jusqu’à fin 2025, durant un second semestre 2025 également marqué par le chantier des deux autres tribunes, nord et est. Quant aux entreprises de réalisation, les élus de l’Eurométropole départageront courant mai entre le duo Demathieu Bard / Vinci, qui a les faveurs des pronostics, et Bouygues Construction.

Ambitions environnementales intactes

Le projet est dessiné par le tandem d’agences Populousà Londres - signataire entre autres dans la capitale britannique de la rénovation du stade de Wembley et de la construction de ceux des clubs d’Arsenal (Emirates Stadium) et Tottenham - et Rey-de Crécy (Strasbourg). Il s’articule notamment autour de la fermeture d’une coursive « qui sera décisive pour l’amélioration indispensable de l’accueil du public », commente Marc Keller. Les bureaux d’études OTE Ingénierie (structure, fluides, VRD), Otelio (environnement), Maffeis (enveloppes), Vanguardia (acoustique), ME Engineers (éclairage sportif), Cronos Conseil (sécurité) et C2Bi (économiste et OPC) complètent l’équipe de maîtrise d’œuvre, qui avait été désignée fin 2020.

Le projet fixe parmi ses priorités l’amélioration du cadre d’accueil des spectateurs.
Le projet fixe parmi ses priorités l’amélioration du cadre d’accueil des spectateurs. Le projet fixe parmi ses priorités l’amélioration du cadre d’accueil des spectateurs.

La préservation du contenu du projet concerne également ses « ambitions environnementales » telles que mises en exergue par la municipalité EELV à sa reprise en main en 2020 d’un dossier déjà long de quatre ans alors : « énergies renouvelables, réemploi, matériaux biosourcés, aménagements paysagers avec plantation de plus de 650 arbres, désimperméabilisation des sols, accroissement des mobilités douces, insertion de la fan zone dans le quartier de la Meinau » sont annoncés par la maire, Jeanne Barseghian.

Participation du club à la rallonge

Pour l’apport des quelque 50 millions d’euros supplémentaires, les collectivités ont toutes accepté de rallonger leur participation à due proportion de leur contribution prévue, et elles reçoivent le renfort du club lui-même, qui ne figurait pas dans le tour de table initial : le RCSA versera 9,1 millions d’euros, soit près de 6 % du nouveau total. Pour le reste, « la clé de répartition du financement ne change pas », souligne Pia Imbs, présidente de l’EMS (voir ci-dessous). Celle-ci insiste également sur le « travail de négociation avec les entreprises » candidates « sans lequel le coût final aurait encore été plus important ». Mais, « nous ne nous étions, les uns et les autres, pas fixé de plafond » rédhibitoire, a souligné Franck Leroy, président de la région Grand Est. Le soutien au Racing n’a pas de prix…

Il ne s’effectue pas au détriment d’autres chantiers publics strasbourgeois, insiste Jeanne Barseghian. Selon la maire, le surcoût de la remise à neuf de la Meinau « ne vas pas obérer les autres projets d’investissements », comme la restructuration du bâtiment de l’Opéra national du Rhin, chiffrée entre 25 et 70 millions d’euros de 2026 à 2029 selon l’ampleur qui sera définie pour elle.

Le cofinancement initial du projet (janvier 2021)

Total : 100 M€ HT

Eurométropole de Strasbourg : 50 M€

Région Grand Est : 25 M€

Ville de Strasbourg : 12,5 M€

Collectivité européenne d’Alsace ; 12,5 M€

 

… et le nouveau cofinancement

Total : 160 M€ HT

Eurométropole de Strasbourg : 75,8 M€ (47,14 %)

Région Grand Est : 37,5 M€ (23,57 %)

Ville de Strasbourg : 18,8 M€ (11,78 %)

Collectivité européenne d’Alsace : 18,8 M€ (11,78 %)

Racing Club de Strasbourg-Alsace : 9,1 M€ (5,73 %)

 

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