Transformer en véritable quartier urbain le puzzle de tours et de barres composant la cité des Flamants, dans le XIVe arrondissement de Marseille, tel était l’objectif du marché de définition lancé en 2001 par l’Opac Sud, unique propriétaire bailleur de l’ensemble. Le marché a été remporté par l’architecte urbaniste Antoine Grumbach. La complexité administrative et technique du programme allait cependant entraîner une longue maturation et, en septembre 2005, l’opération de requalification des Flamants était rattachée – au même titre que la cité mitoyenne des Iris – à la convention Anru du pôle Saint-Barthélémy.
Sans remettre en cause les grandes orientations de Grumbach et de son équipe, le nouveau dispositif – qui mobilisera au total plus de 100 millions d’euros – a généré quelques évolutions dans le contenu, l’organisation et le calendrier du projet de requalification de la cité. La place des équipements publics, le développement des activités économiques et la problématique du relogement ont notamment fait l’objet de nouvelles négociations entre les différents partenaires du conventionnement. « Aujourd’hui tout est parfaitement calé et les premiers travaux engagés à l’été 2006 pour remplacer toutes les menuiseries extérieures des logements ont donné confiance aux locataires. A présent, les chantiers vont se succéder et monter en régime », affirme Bernard Escalle, directeur général de l’Opac Sud.
Qualité architecturale. La phase opérationnelle de la rénovation urbaine va se dérouler simultanément sur quatre fronts. Premièrement, un important programme de démolition-reconstruction : l’Opac Sud a prévu de démolir 319 logements entre l’été 2008 et fin 2010 et d’en reconstruire 103 sur place. Le bailleur social construira par ailleurs 216 autres logements dans d’autres quartiers de la ville, tandis que l’association Foncière Logement réalisera 52 logements locatifs intermédiaires. « Il s’agit de rendre l’habitat moins dense. La reconstitution d’une offre de logements sociaux sur le site permettra également d’intégrer de la qualité architecturale dans un bâti diversifié », explique Françoise Mesliand, responsable du projet pour l’Opac Sud.
Le second front vise à réhabiliter 424 logements et à rénover 1 500 m2 de locaux associatifs d’ici à 2012. Une première tranche de travaux se déroule actuellement sur le bâtiment 7 (34 logements), une seconde phase devant démarrer en fin d’année sur les bâtiments 1, 2, 3 et 4 (136 logements). Cet important chantier (réfection complète des sols, des pièces humides et du système électrique, amélioration de l’étanchéité et du confort thermique, installation d’un nouveau chauffage collectif avec production d’eau chaude par énergie solaire…) s’accompagne d’une opération de relogement pour 120 familles.
Développer la mixité.Le troisième axe porte sur le développement de nouvelles fonctions économiques et sociales. En 2007, la requalification de la tour qui occupe le centre de la cité, partiellement occupée par plusieurs organismes de formation, a été engagée. Ce bâtiment est appelé à devenir un pôle de services développant 10 000 m2 de bureaux. Parallèlement, le projet prévoit de relocaliser sur la place centrale un nouveau centre social et de transférer dans des locaux neufs, la maison de la solidarité aujourd’hui installée dans un site voisin.
Enfin, l’aménagement des espaces extérieurs constitue le quatrième volet de l’opération. « La priorité consiste à désenclaver le quartier aujourd’hui recroquevillé sur lui-même, souligne Françoise Mesliand. Nous allons aménager deux places publiques et tracer deux nouvelles voies de circulation en veillant à réduire les dénivelés qui introduisent des lignes de fracture sur le site. » Ce travail sur la topographie s’accompagnera d’un programme de végétalisation de l’espace public et d’amélioration de l’éclairage public.
