La municipalité rennaise inaugure cette année la première ligne du VAL (véhicule automatique léger). Pour mieux répondre à l'objectif de fluidité défini par son projet urbain, la ville a décidé de faire coïncider sa mise en service avec l'ouverture d'une ligne de bus en site propre aménagée le long de la Vilaine. « Nous avons voulu faire un métro sans mettre le reste du réseau à la traîne », explique Christian Le Petit, ancien directeur chargé des infrastructures à la ville, aujourd'hui directeur général des services techniques de la communauté d'agglomération Rennes Métropole.
L'introduction de ce nouveau réseau Val bus a guidé les principales opérations d'aménagement d'espaces publics : places de la Gare, de la République, Sainte-Anne, carrefour Villejean. « La remise en cause de la DUP nous a donné l'occasion de réfléchir à la restitution des espaces publics après travaux, explique Christian Le Petit. Aussi, nous avons préféré reprendre la maîtrise d'ouvrage pour ne pas reconstituer à l'identique et bien tirer parti de l'arrivée du métro dans la ville ». A chaque fois, les opérations ont été lancées par la direction de l'architecture, du foncier et de l'urbanisme, et la démarche de qualité des espaces publics a été portée par la direction des infrastructures, en liaison avec le constructeur du métro, la Semcar. Cette transversalité des services - un des principes fondateurs du projet urbain - a guidé les opérations d'accompagnement. Ainsi, la construction de la station Kennedy a permis de requalifier la dalle d'un ensemble de logements collectifs des années 60 : le centre commercial qui périclitait a été réhabilité et les parkings désertés ont été sécurisés. Autre opération d'accompagnement au débouché du métro : le carrefour Villejean. Desservant l'université Rennes 2, l'accessibilité de cette station de métro risquait d'être obstruée par la présence d'un carrefour à sens giratoire. La direction des infrastructures a entièrement modifié la configuration de cet espace pour le transformer en véritable place traversante. La démarche de qualité a même incité à faire appel à un artiste pour y exposer une oeuvre d'art. Ainsi, l'arrivée du métro a largement dépassé le stade de la recomposition fonctionnelle de l'espace public, en offrant un deuxième niveau de service : l'embellissement de la ville.
De la même manière, l'axe de bus en site propre a été aménagé avec le souci de la perfection. « Il n'était pas question de remplacer une autoroute à voitures par une autoroute à bus ! », s'exclame Christian Le Petit. Sous le double regard des ingénieurs et des architectes, les quais assez étroits de la Vilaine ont fait l'objet d'un aménagement d'autant plus soigné qu'ils se trouvent en secteur sauvegardé. A chacune des extrémités des quais, les bretelles d'accès et les échangeurs ont été conçus selon un ordonnancement très fin, visant de façon discrète à détourner la voiture du centre historique.
L'arrivée du métro a également dopé la ville en équipements publics nouveaux. Le futur hôtel de la communauté d'agglomération (architecte Patrick Berger) sera édifié face à la station Clemenceau. Aussi, la constitution d'une ZAC sur ce secteur augure d'une véritable petite opération d'urbanisme : programme de 225 logements, prolongement d'une rue et, bien sûr, aménagement d'une nouvelle place. Déclencheuse d'opérations d'urbanisme, la poursuite de l'expérience du Val, avec la mise à l'étude d'une deuxième ligne, relance le débat sur le développement de l'agglomération rennaise et la révision du projet urbain.
CARTE ET TRACE :
Les deux lignes val (noir et pointillé) irriguent les secteurs de recomposition définis par le projet urbain.
PLAN ET PHOTO : :
Le site propre bus souligne le fuseau est-ouest calé sur la Vilaine.
Ville radioconcentrique, Rennes offre deux fuseaux de transport, quatre secteurs en projet, une rocade et une ceinture verte.