A l'ouest de Rennes (Ille-et-Vilaine), la ZAC de Guines s'achève déjà avec, à l'horizon fin 2024, 421 logements attendus dont 80 % à vocation sociale. Démarré en 2017, ce nouveau morceau de ville dessiné par l'agence Sathy prend place sur un ancien terrain militaire racheté par la collectivité à un prix peu élevé, au titre des cessions foncières de l'Etat. Pour rappel, la décote du prix du foncier de 80 % pose comme contrepartie un objectif de 80 % d'habitat social en locatif ou accession aidée. Ce dispositif légal, aujourd'hui dans le viseur de Bercy, a permis de renforcer les volets sociaux et environnementaux de la ZAC portée par la Ville et son aménageur Territoires, en lien avec les bailleurs sociaux.
« Apports en béton limités ». L'ensemble de 92 logements récemment livré par Archipel Habitat se veut emblématique de cette double ambition. Confiée à l'agence d'architecture Afja, l'opération se compose de 72 logements locatifs sociaux, « La Sablonnière », et de 20 en accession sociale, « La Flânerie ». Etabli dès 2020, le cahier des charges de l'OPH de Rennes Métropole a poussé la démarche environnementale au-delà des curseurs réglementaires vers un niveau E3C2 du label E+C-. « Soit le seuil 2025 de la RE 2020 pour le carbone et le seuil 2028 pour l'énergie, précise l'architecte Anne-Françoise Jumeau. Pour y parvenir, les apports en béton ont été limités aux soubassements au bénéfice de briques de terre cuite de 20 cm pour les élévations jusqu'au R + 4. » Les logements sont raccordés au réseau de chaleur urbain et bénéficient d'un système de production d'eau chaude sanitaire en partie alimenté par la récupération des calories des eaux grises. Ce programme d'habitat innove aussi sur le volet inclusif avec 13 logements (huit pour Archipel Habitat et quatre pour Espacil) pour des personnes souffrant d'épilepsie ou en situation de handicap, complétés d'un appartement ressource pour les aidants professionnels. Les architectes ont suivi d'ailleurs le cahier des charges établi par les associations APF France Handicap et EPI (Epilepsie Progression Intégration) Bretagne afin de dimensionner et adapter les logements. Le coût global de l'opération s'élève à 14,5 M€ TTC.