C'est l'artère la plus prestigieuse et la plus riche d'histoire de Reims (Marne), empruntée par 33 rois de France venus se faire sacrer, entre la cathédrale Notre-Dame et la basilique Saint-Rémi : la voie des Sacres s'apprête à entamer sa requalification. Celle-ci sera conduite par la Ville, associée à la communauté urbaine du Grand Reims.
L'axe à forte valeur patrimoniale présente aujourd'hui « un profil plutôt routier et aride » qui l'a transformé « en espace sans identité » dévolu à la seule « fonction de transit », analyse la municipalité. Plus de 33 M€ vont être investis pour lui rendre son lustre d'antan, sur une longueur de 2,5 km. A la distance de 1,5 km séparant les deux édifices religieux à fonction royale s'ajoutent les prolongements vers la gare SNCF au nord et la place des Droits-de-l'Homme au sud ainsi que plusieurs rues alentour.
Le groupement d'entreprises qui sera retenu devra résoudre un problème de taille, dans tous les sens du terme : le gabarit de la voirie est limité à 15 m de large, là où les urbanistes auraient souhaité disposer de 22 m dans le but de juxtaposer deux trottoirs, une ligne de bus en site propre, une voie réservée aux véhicules, une piste cyclable et des places de stationnement.
Jeu de couleurs en harmonie. La solution trouvée par le maître d'œuvre, l'agence Leclercq Associés, consiste à interdire les voitures sur une partie du tronçon, mais surtout à créer une « bande équipée » de 2,5 m de large. Elle regroupera l'ensemble des équipements et aménagements nécessaires aux différentes fonctionnalités : terrasses, stationnement, livraisons de marchandises, arceaux à vélos, conteneurs enterrés, mobilier urbain et éclairage public, plantations.
Cinq places feront également l'objet d'un lifting complet. La maîtrise d'œuvre associant les paysagistes de l'agence Base jouera sur l'esthétique et l'harmonie des couleurs, avec des trottoirs en pavés de grès gris ou beige foncé, des bordures en calcaire beige rosé, une chaussée en enrobé noir scintillant et des caniveaux en asphalte gris. Aux fouilles archéologiques prochaines succéderont deux ans de travaux, réalisés par phases, pour une livraison prévue fin 2025.