Régis Adeline, P-DG de Setec bâtiment (groupe Setec) Setec Bâtiment crée un réseau national

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Alors que Setec Bâtiment fête son quarantième anniversaire, son président, Régis Adeline, compte développer ses activités sur le plan régional à Toulouse et à Lyon, et sur le plan international en Russie et au Maroc.

Vous fêtez les 40 ans de Setec Bâtiment. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

2007 est une année particulière car nous avons fêté à la fois les 40 ans de Setec Bâtiment, mais également les 50 ans du groupe Setec (1 200 collaborateurs). Ce double anniversaire représente de nombreux projets prestigieux, tels que le musée d’Orsay, l’Opéra Bastille, Cœur Défense, ou à l’international le Grand Théâtre National de Pékin, tous étudiés avec de grands architectes. Cet anniversaire est aussi la marque d’une certaine longévité de notre équipe qui s’est vue confier récemment les études « fluides » et « qualité environnementale » de la Tour Phare (la structure étant étudiée par Setec TPI) et de « structure » de la tour Generali à La Défense, également avec Setec TPI. Ces projets sont de véritables aventures humaines sur lesquels nous réalisons de véritables sauts technologiques.

Comment avez-vous été sélectionné pour étudier la Tour Phare ?

Nous avons été choisi, parmi trois ingénieristes français, sur notre capacité à dialoguer avec le bureau d’études américain IBE qui avait concouru avec l’architecte Thom Mayne. D’ailleurs, pour favoriser ce dialogue, nous avons constitué un « plateau projet » dans les locaux d’Unibail, maître d’ouvrage. Il regroupe une partie des architectes américains (l’autre partie étant à Los Angeles) et nous-mêmes qui sommes associés à IBE. Ce mode de travail favorise l’enrichissement mutuel, tant culturel que technique, notamment en ce qui concerne la réglementation incendie. Cela nous pousse à revoir nos habitudes issues de cette réglementation très contraignante.

Quelle place accordez-vous à l’innovation dans vos études ?

Il s’agit plus d’évolutions techniques que de véritables innovations. Nous cherchons en permanence à optimiser nos réponses techniques, notamment au regard de la qualité environnementale de l’ouvrage. L’enjeu majeur des bâtiments est aujourd’hui la réduction de leur consommation énergétique. Pour la Tour Phare, notre réponse sera un mariage de solutions techniques recourant au photovoltaïque et à l’éolien notamment, associées à des innovations en matière de systèmes de climatisation.

Quel autre projet emblématique mobilise votre équipe ?

Nous réalisons en ce moment les études de structure et la coordination générale de la Fondation Louis Vuitton qui sera implantée à Paris, avec l’architecte américain Franck Gehry. C’est une opération très complexe. Dans ce travail, nous sommes associés à RFR/TESS qui réalise les études de la verrière. Ce projet, totalement atypique, nous fait progresser techniquement. Par exemple, nous créons et échangeons nos modèles 3D avec le logiciel Digital Project qu’utilise Franck Gehry. C’est une première française.

Quelle stratégie de développement vous fixez-vous pour les années à venir ?

Nous visons le maximum de proximité de nos collaborateurs et de nos clients. Le groupe Setec est détenu par ses ingénieurs, ce qui lui donne une grande liberté d’actions. Parisien depuis toujours, nous sommes en train de nous implanter en province : à Toulouse, où nous rachetons actuellement un bureau d’études de 30 personnes, et à Lyon, où nous créons une antenne par croissance interne. Cela portera notre effectif à 200 personnes début 2008.

A l’international, notre stratégie est ciblée sur la Russie et le Maroc. Setec Bâtiment est implanté à Moscou depuis 6 ans (30 collaborateurs). Nous y avons réalisé par exemple les études de rénovation du Théâtre Mariinsky et celles de l’ancien Palais Tsaritsyno, transformé en 2 ans en musée des arts et traditions populaires de la ville de Moscou (40 000 m2). Nous sommes en fort développement dans ce pays : nous débutons l’extension de l’usine Renault à Moscou et signons également un contrat pour les études d’une briqueterie à Saint-Pétersbourg. Au Maroc, où le groupe Setec est présent en génie civil, nous envisageons de créer une filiale bâtiment.

Les difficultés de recrutement constituent-elles un frein à votre développement ?

Le recrutement est mon premier souci. Il faut à la fois conserver les collaborateurs et en trouver de nouveaux pour assurer notre développement. Pour les fidéliser, nous voulons d’abord qu’ils travaillent avec un véritable plaisir d’ingénieur sur de beaux projets innovants. Bien sûr, la rémunération doit être adaptée. Pour cela, notre profession doit se battre pour que notre métier soit mieux valorisé et justement rémunéré.

Comment introduisez-vous le développement durable dans vos travaux ?

En matière de développement durable, un changement complet des mentalités s’opère chez les maîtres d’ouvrage depuis moins d’un an. Le mouvement s’amplifie rapidement. Cette révolution est une chance pour nos ingénieurs. Il y a bien sûr des solutions techniques à développer en terme de modélisation du comportement des bâtiments, et de leur intégration dans l’environnement extérieur… Mais l’essentiel est dans notre capacité à dialoguer avec nos clients, à fixer avec eux des objectifs qualitatifs, à accepter des éventuels surcoûts d’investissement pour économiser sur les consommations futures.

L’environnement est-il l’affaire des ingénieristes ?

La conception environnementale est un acte d’équipe. Et notamment d’une équipe de maîtrise d’œuvre soudée. Le bureau d’études chargé de la qualité environnementale et l’ingénieriste ne doivent faire qu’un. C’est ce que nous voulons mettre en avant auprès de nos clients. Dans ce sens, nous avons mis sur pied une cellule de conception environnementale qui fait de la recherche sur des systèmes innovants et qui intervient sur nos études les plus en pointe. Nous faisons également intervenir notre département exploitation maintenance, qui s’avère être au cœur de la conception environnementale. En effet, il faut aujourd’hui davantage concevoir les bâtiments en fonction de leur usage et de leur exploitation, et savoir raisonner en coût global.

Nous débutons l’extension de l’usine Renault à Moscou et signons également un contrat pour les études d’une briqueterie à Saint-Pétersbourg »

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