Initiée en novembre 2021, l'élaboration du schéma directeur de la région Ile-de-France environnemental (Sdrif-E) à l'horizon 2040 a franchi une étape supplémentaire début mai avec l'avis favorable émis par la commission d'enquête publique. Ce feu vert s'accompagne de 36 recommandations mais d'aucune réserve.
Trajectoire de réduction de l'artificialisation. Les commissaires enquêteurs considèrent notamment « comme justifiée » la trajectoire de réduction de l'artificialisation de -20 % par décennie fixée par le schéma qui prend comme référence les 774 ha urbanisés en moyenne par an entre 2011 et 2021. Pourtant, pendant l'enquête publique, de nombreux intervenants ont jugé ce taux insuffisant pour atteindre le zéro artificialisation nette en 2050.
La commission d'enquête estime même que cet objectif de -20 % par décennie, qui correspond à une urbanisation globale de 10 012 ha d'ici 2040, sera difficile à tenir. Cette enveloppe comprend en effet « les coups partis » : les projets déjà engagés (3 900 ha) , ceux de l'Etat (2 755 ha), ceux dédiés à la transition environnementale (1 357 ha) ou aux mobilités (360 ha). « Il ne restera qu'un potentiel de consommation d'espaces limité à la libre disposition des communes. On peut alors craindre que l'enveloppe de 10 012 ha soit consommée bien avant 2040 avec un risque de dépassement », note la commission d'enquête. A moins que les communes ne mettent en œuvre des « efforts significatifs pour limiter l'étalement urbain » et fassent preuve de « beaucoup de pédagogie » pour obtenir l'adhésion des populations.
Le projet de Sdrif-E devrait être définitivement adopté par le conseil régional le 10 juillet avant d'être approuvé par décret en Conseil d'Etat.
