A l’est de l’agglomération bâloise, le long du Rhin, les 90 hectares qui ont servi de berceau à la chimie bâloise accueilleront un nouveau quartier baptisé Salina-Raurica, par analogie avec le nom romain de Bâle : Augusta Raurica. La plus importante extension de zone d’habitat et d’activité du canton de Bâle-Campagne doit son nom à ses deux extrémités : à l’aval, le complexe industriel de Schweizerhalle – bâti sur les salines à l’origine de la chimie bâloise ; à l’amont, les vestiges de la ville romaine, appelés à devenir un pôle touristique et culturel majeur. La zone est longée par l’autoroute A2, l’axe routier le plus chargé de Suisse, et traversée par une ligne ferroviaire régionale. En son centre, se trouve, en outre, une réserve naturelle d’intérêt national de 11 ha, qu’il est prévu de déplacer à proximité. En 2004, tous ces ingrédients ont servi d’exercice pédagogique aux étudiants badois, alsaciens et suisses de l’université virtuelle d’architecture du Rhin supérieur, réunissant les écoles des trois pays de l’eurorégion, encadrés par Georges Heinz, architecte à Strasbourg.
Conflits déminés. En 2001, le gouvernement cantonal a lancé un vaste projet de développement urbain. En 2003, à l’issue d’un concours international, l’agence zurichoise a.e.v.i. a été désignée à l’unanimité pour mener le projet. « Un avantage pour assurer le succès de l’opération », se réjouit Susanne Fischer, coordinatrice du projet au service planification du canton. Pour éviter un veto lors d’un référendum local, une procédure coopérative associe le canton, les deux communes d’Augst et de Pratteln, les propriétaires fonciers, des associations d’utilité publique et les riverains. Le Parlement cantonal examinera le schéma directeur cette année. Autour d’une nouvelle gare prévue en 2008, émergera le « Längipark », un espace urbain dense comprenant 400 logements et des services. Cette opération précédera celle du « Rheinpark », soit 400 logements au bord du Rhin. A l’horizon 2030, le « Randpark » reliera les deux premiers ensembles.
