Vitrine d’Action cœur de ville pour associer l’investissement privé au renforcement des fonctions de centralité des agglomérations moyennes, le dispositif « Réinventons nos cœurs de ville » prépare sa saison deux : fin février, l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT) lancera une nouvelle consultation auprès des 222 territoires du programme, soit 234 communes. La maîtrise foncière conditionnera la sélection des sites.
100 démonstrateurs sportifs
Deux mois plus tard, leur mise en ligne ouvrira la phase promotionnelle, avec son catalogue de présentation comme dans la première saison. Un nouvel accompagnement financier permettra d’indemniser les équipes non retenues.
Autre enrichissement à court terme annoncé le 15 février par Rollon Mouchel-Blaisot, directeur d’Action cœur de ville, la greffe du comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques 2024 prend forme : aux côtés de l’ANCT, il présentera le 2 mars les six villes volontaires pour accéder au statut de démonstratrices du concept de design actif, donc cinq parties prenantes d’ACV.
Seconde programmation à l’étude
Châtellerault, Bourges, Limoges, Saint-Dizier, Plaine Commune et Saint-Omer bénéficieront dans ce but d’un accompagnement de la Cité du design de Saint-Etienne. Une seconde vague de 20 territoires prendra le relai. Outil de lutte contre la sédentarité et l’obésité mobilisant des aménagements ludiques dans l’espace public, le design actif ambitionne de laisser une trace durable des prochains jeux olympiques dans le domaine de la santé publique. Ses promoteurs espèrent embarquer 100 villes moyennes en 2024.
Mais dans l’agenda 2022 d’ACV, la préparation de la seconde programmation constitue la pièce maîtresse. Sous l’autorité de Rollon Mouchel-Blaisot, le groupe de travail ad hoc associe les trois partenaires engagés depuis le début : la Banque des territoires, Action logement et l’Agence nationale de l’habitat. Coordinatrice du fonds Friches, la direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature du ministère de la Transition écologique participe également aux travaux.
Trois thèmes porteurs
Inspiré par un questionnaire lancé fin novembre aux élus et aux milieux socio-professionnels des 222 territoires, le pré-rapport attendu pour la fin mars offrira un support à une rencontre entre la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault et les partenaires financiers du programme. La finalisation des propositions, en mai-juin, permettra au futur gouvernement d’arbitrer rapidement sur la programmation 2023-2026.
Les dernières rencontres nationales d’ACV, le 7 septembre dernier, ont révélé trois thèmes à approfondir : l’accompagnement du papy-boom, la nature en ville et les nouveaux lieux de travail. Emmanuel Macron avait enrichi cette feuille de route dans son discours de clôture, en évoquant les entrées de ville et les quartiers gare.
Ensembliers pour entrées de villes
Ces derniers n’ont pas échappé à la première programmation d’ACV, qui a inclus la majorité des délaissés ferroviaires dans les opérations de revitalisation des territoires. En revanche, les entrées de villes ont suscité la mise en place d’un second groupe de travail piloté par Rollon Mouchel-Blaisot, pour mettre en place des outils d’ensemblier adaptés à des emprises complexes.
Les pilotes d’ACV dévoilent leurs premières estimations financières sur les enjeux de la seconde programmation : « Pour consolider leur socle, traiter les îlots vacants et les friches, les villes petites et moyennes font face à un déficit de 9 milliards d’euros, dont la moitié relève de la responsabilité de l’Etat », calcule Jean Guiony, directeur adjoint.
Engagements à renouveler
Une vague de déconcentrations contribuera à répondre : la direction générale des finances publiques a déjà engagé le processus, dont bénéficieront 56 villes ACV ; le ministère de l’Intérieur devrait suivre. « L’appartenance au programme ne relève pas du droit divin », nuance Rollon-Mouchel-Blaisot.
Pour le directeur du programme, le lancement de la seconde programmation offrira aux 222 territoires et aux 234 communes l’occasion de réaffirmer leur engagement. L’ANCT se montrera particulièrement attentive à la cohérence de la fiscalité foncière, par rapport à l’objectif d’attractivité des centre-villes.
L'attractivité en temps réel
Pour piloter la reconquête, les acteurs d’ACV bénéficient de nouveaux outils : My Traffic met à leur disposition un indicateur trimestriel de fréquentation et d’attractivité issu de la géolocalisation anonymisée des flux ; Enedis propose de cartographier la thermosensibilité des bâtiments, pour évaluer les efforts nécessaires à leur isolation.
Avec ses multiples exemples réjouissants comme celui de la friche Gégé de Montbrison qui sort de 40 ans d’abandon, l’élan des cinq premières années constitue le principal point d’appui du directeur de programme, qui se qualifie en souriant de « dinosaure d’ACV ». Dans son rétroviseur, Rollon Mouchel-Blaisot identifie 67 000 logements rénovés ou construits, au lieu d’un objectif initial de 60 000.
Ce bilan justifie son ambition d’élargir la méthode partenariale qu’il incarne avec un enthousiasme constant depuis cinq ans : « Nous ne sommes pas dans un fonctionnement administratif, mais dans le design d’une fonction de vecteur de la territorialisation des politiques publiques ».