La Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) met enfin le turbo. Afin de « désenclaver l’Occitanie, région la plus enclavée de France » selon sa présidente Carole Delga, Jean Castex a confirmé vouloir « donner un coup d’accélérateur » au projet, dans un souci « d’équité du territoire ». Signé à Narbonne, le protocole de financement valide ainsi 2,04 milliards d’euros pour la réalisation du tronçon 1, de Montpellier à Béziers. Ainsi, 40 % seront financés par l’Etat, 40 % par 11 collectivités territoriales (soit 816 millions d’euros dont 41 % de la région Occitanie) et 20 % sont attendus de l’Europe.
A l’issue de l’enquête publique, clôturée le 27 janvier, la DUP est prévue au plus tard le 27 juillet 2023. « Le tracé existe quand même depuis 2000 et les concertations antérieures ont permis de rapprocher le futur tracé de l’autoroute pour minimiser les nuisances » a souligné Jean Castex. L’ordonnance créant l’Etablissement public local (EPL) qui portera le financement devrait être prise d’ici avril 2022. Le début des études est envisagé en 2024 et les travaux « avant 2030 » pour une mise en service en 2034. Restera alors à achever le maillon manquant de la LNMP, de Béziers à Perpignan.
Phase 2
« J’ai donné mandat au ministre des Transports pour accélérer, a précisé le Premier ministre. La loi LOM prévoit des études en 2033 et des travaux en 2037. Les premières devraient débuter en 2027 et les seconds en 2033. »
Engagées sur ce nouveau volet, les collectivités locales réclament une ligne mixte. « Nous sommes encore à temps de travailler le sujet » affirme la présidente de région. Car, « ce qui est proposé, c’est de maintenir la ligne actuelle pour le fret, mais cette ligne des étangs est submersible… » déplore Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l’Aude.
Dans la foulée, un second protocole a été signé concernant le maintien ou la réouverture de 15 lignes de desserte fine du territoire : un programme estimé à 1,6 milliard d’euros jusqu’en 2030. « Grâce au plan de relance, la part de l’Etat à cette convention est passée de 194 millions d’euros à 257 millions d’euros » a précisé Jean Castex. Les travaux seront financés par SNCF Réseau sur deux lignes (Brive-Rodez et Foix-Latour-de-Carol), par la région Occitanie pour deux autres (Montréjeau-Luchon et Alès-Bessèges) et via un cofinancement Etat-région-SNCF pour les dernières.
Littoral résilient
Le Premier ministre a ensuite rejoint Gruissan pour valider l’acte 2 du Plan Littoral 21, intégré pour la première fois au futur Contrat de Plan Etat-région (CPER 2021-2027). « La programmation déployée entre 2018 et 2022 a engagé 22 millions d’euros. Pour 2023-2027, ce montant sera porté à 58 millions d’euros » a annoncé Jean Castex.
En tenant compte de l’apport de la région (76 millions d’euros) et de celui des porteurs de projet, l’enveloppe 2021-2027 permettra de financer 300 millions d’euros d’investissements. La Banque des Territoires mobilisera en prime, ses expertises et financements.
« Nous avons accordé 27 millions de prêts, investi 28 millions et dépensé 450 000 euros d’ingénierie lors de la première phase » a rappelé Annabelle Viollet, directrice régionale Occitanie. Objectif : poursuivre la transformation du littoral d’Occitanie amorcée en 2017 autour de la résilience écologique et du développement économique.
Lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par l’Etat et la région, Gruissan planche par exemple sur la rénovation innovante des copropriétés vieillissantes, aux côtés des intercommunalités de Leucate, La Grande-Motte, d’Hérault Méditerranée et d’Albères Côte vermeille. Ces démonstrateurs serviront de « cas d’école » sur le littoral, notamment pour encourager une partie des résidences secondaires à muter vers de l’habitat permanent, et mieux intégrer les risques climatiques et environnementaux. En parallèle, les ports de plaisance devraient profiter du Plan Littoral 21 pour peaufiner leur mue numérique, écologique et énergétique.

Jean Castex a fait étape dans le port de Gruissan pour visiter le village des hébergements touristiques flottants (« lodge boats ») soutenu dans le cadre du Plan Littoral 21 et signer « l’acte 2 » du Plan. © Sylvie Brouillet