Qu'ils soient religieux, industriels, militaires, anciens ou modernes, de nombreux sites et bâtiments se trouvent en état de quasi-déshérence aujourd'hui, du fait des évolutions de notre société. Manufactures, abbayes, hôpitaux ou logements ; ces « friches » souvent considérées comme une charge pour les collectivités locales qui les accueillent, recèlent pourtant souvent d'insoupçonnables capacités d'adaptation et de reconversion à de nouveaux programmes, pour de nouveaux usages.
Loin de l'image de « belles endormies » promises à une inéluctable muséification, les « vieilles pierres » au sens large savent nous surprendre par leur plasticité architecturale et technique. En ces temps de développement durable généralisé, n'est-il pas rassurant de voir que le patrimoine - s'il est correctement analysé, compris et réparé - porte en lui les germes de sa résurrection et de ses métamorphoses ultérieures. « S'adapter ou périr », prévient l'adage. Les exemples montrés ici - colorés d'une touche d'insolite - démontrent à la fois le bien-fondé de cette assertion et la ductilité de bâtiments habiles aux réutilisations. Entre tentation de la table rase et conservation maniaque, le patrimoine ne cesse de se réinventer pour continuer d'écrire sa propre histoire et offrir une valeur d'usage quasi inaltérable. Bref, le patrimoine est vivant et c'est plutôt une bonne nouvelle !