Pour améliorer la qualité de l'air intérieur, souvent plus pollué que l'air extérieur, la start-up nordiste Octopus Lab a mis au point Indalo Supervision, une solution à destination des bâtiments tertiaires. Basée sur l'intelligence artificielle, elle combine jumeau numérique et capteurs in situ pour réduire les risques sanitaires tout en limitant les dépenses énergétiques liées à la ventilation, au chauffage et à la climatisation. Pour cela, la société s'appuie sur une modélisation existante du bâtiment ou sollicite des bureaux d'études pour en créer une. Connaître l'architecture de l'édifice, les matériaux mis en œuvre et les particularités du système de ventilation lui donne la base nécessaire pour estimer l'évolution de la qualité d'air intérieur.

En parallèle, l'outil développé par Octopus Lab collecte les informations transmises toutes les dix minutes par des capteurs installés dans l'ouvrage ainsi que les prévisions météorologiques reçues toutes les trois heures. Si le logiciel peut traiter environ 1 200 composés chimiques, il se concentre généralement sur les polluants pris en compte par les réglementations aussi bien sur l'air extérieur (ozone, oxydes d'azote, particules fines…) que sur l'air intérieur (CO , formal déhyde…). Sont enfin prises en compte par l'algorithme les périodes de congés ou d'absence des équipes, renseignées à l'avance par les gestionnaires. « Nous pouvons ensuite réaliser nos prévisions sur une plage de 24 heures », résume Maxence Mendez, fondateur et dirigeant de la start-up.

Réglage automatique de la température. Le caractère innovant d'Indalo Supervision réside surtout dans sa capacité à piloter directement les équipements. L'algorithme retient d'abord la meilleure solution parmi toutes celles virtuellement testées. L'équilibre entre dépenses énergétiques et qualité de l'air intérieur est ainsi déterminé sans intervention humaine en fonction de la situation. Grâce à des automates développés spécifiquement, le logiciel règle ensuite la température de la chaudière comme les débits de ventilation. Par exemple, lorsque les particules fines proviennent de l'extérieur, l'enjeu consiste à limiter ou à filtrer davantage l'air entrant.
Pour que l'algorithme trouve le meilleur compromis, les contraintes se basent sur les obligations en vigueur ou des recommandations, comme celles de l'OMS ou de l'Anses. Si les textes en matière de débit de ventilation sont anciens, « la réglementation s'étend petit à petit à tous les bâtiments d'enseignement, de la crèche au lycée », souligne Maxence Mendez. Sa solution se veut en avance sur les réglementations, mais l'ancien chercheur du CNRS admet néanmoins que, « quand le compromis n'est pas possible, l'objectif est de trouver la solution qui dégrade le moins la santé. notamment en cas de pic de pollution simultané à l'intérieur et à l'extérieur ».