Désireux de rééquilibrer l'offre touristique entre le littoral et l'arrière-pays, le département des Pyrénées-Orientales et la communauté de communes Agly Fenouillèdes, respectivement propriétaire et gestionnaire du lac du barrage de Caramany, ont décidé d'y créer un pôle nautique et de pleine nature pour un coût estimé à 4,9 M€ HT. L'équipe de maîtrise d'œuvre (1) conduite par l'Atelier Lieux et Paysages (Alep) a pris soin de se fondre dans le parcellaire agricole existant occupé par des vignes et des jardins ouvriers et de respecter au mieux les rivages du lac et les vestiges alentour. Ainsi, pour qualifier les espaces, elle s'est inspirée du « vocabulaire agricole » : rigoles d'irrigation, murets de pierres sèches ou bien encore prairies de fauche.
Architecture vernaculaire. Invité à se reposer sur les plages du bassin de baignade (1 900 m2 ), principale attraction du site de 3,1 ha, le promeneur pourra suivre plusieurs parcours thématiques. Le point de départ sera le « Hameau du Lac », composé de trois bâtiments, dont la Maison de pleine nature, qui accueillera également buvette et salle d'exposition. Pour la conception du hameau, les architectes de l'agence Passelac & Roques ont repris les codes de l'architecture vernaculaire en proposant enduit traditionnel à la chaux, terre cuite et ferronnerie tout en s'inscrivant dans la démarche Bâtiments durables Occitanie.
Un rocher creusé pour servir de lieu d'offrandes au néolithique sera l'un des éléments marquants du site. « Situé en contrebas de la placette du hameau, il sera mis en scène comme un rocher à palabres et racontera l'histoire singulière et mystique du lieu », détaille le paysagiste Philippe Deliau d'Alep, qui accompagne le projet de plusieurs clés de compréhension (cartes, documents illustrés, etc.) La gestion durable est l'un des principes qui régissent le programme. Le bassin, alimenté par l'eau du barrage filtrée par les plantes, fonctionnera en circuit fermé. Les études, qui se poursuivent cette année avec l'espoir d'une ouverture au public en 2026, visent justement à concilier le projet avec la problématique de la raréfaction de la ressource en eau.
(1) Sereg, Egis Villes & Transports, Energie R, Montoya-ETV Ingénierie, François Macquart-Moulin (naturaliste).