Public et privé font équipe pour les équipement sportifs

Le nouveau stade de football de Lille devrait être le premier en France à être construit en vertu des nouvelles dispositions de partenariat public-privé, a annoncé Pierre Mauroy tandis qu’à Marseille Jean-Claude Gaudin rappelait que l'éventuelle modernisation du stade Vélodrome devrait être majoritairement financée par des fonds privés.

"De nouvelles dispositions européennes (pour le partenariat public-privé) ont été récemment transposées en droit français. (...) Nous devrions être les premiers à les mettre en oeuvre", a déclaré Pierre Mauroy, président de la Communauté urbaine de Lille au cours de la présentation de ses voeux à la presse.

La construction d'un nouveau stade à Lille est rendue nécessaire par l'annulation en décembre par le conseil d'Etat du permis d'extension du stade Grimonprez-Jooris à l'issue de trois ans et demi de rebondissements judiciaires.

Pierre Mauroy a réaffirmé que le choix d'un nouveau site sur la métropole lilloise ainsi que "la méthode pour le financer et le construire" seraient annoncés vers le 15 mars.

De son côté, à Marseille, le sénateur-maire Jean-Claude Gaudin a rappelé lundi que l'éventuelle modernisation du stade Vélodrome, dont les services municipaux ont entamé l'étude, doit être majoritairement financée par des fonds privés.

"Cela se fera essentiellement sur des fonds privés. La ville de Marseille, qui est engagée aujourd'hui sur plusieurs chantiers, dont ceux du métro et du tramway, n'a pas les moyens de financer sur le dos du contribuable" une modernisation du stade, a déclaré M. Gaudin, en marge d'une réception des joueurs et dirigeants de l'Olympique de Marseille.

L'actionnaire principal du club, Robert Louis-Dreyfus, "serait prêt à participer financièrement à ce projet, à hauteur substantielle, ce qui est pour nous un encouragement", selon M. Gaudin.

Confirmant "la volonté de moderniser, d'agrandir et d'envisager la couverture" du Vélodrome, le maire de Marseille a précisé que "dans les six mois, nous allons élaborer l'aspect de ce que nous voulons pour le stade et ses alentours", en insistant sur le fait que "tout devra être fait dans le respect des règles et des lois de la République, avec concours et appel d'offres", sans fixer pour autant une date pour ce dernier.

Le maire de Marseille vise ainsi implicitement à tempérer les ardeurs de son premier adjoint Renaud Muselier et de son adjoint aux Sports Robert Villani, qui avaient dévoilé mi-décembre un projet d'agrandissement du Vélodrome portant sa capacité de 60.000 à 80.000 places et le dotant d'un toit, pour un coût total de 140 millions d'euros.

Ce projet de l'architecte Christophe Gulizzi prévoit aussi la création de 3.000 m2 de loges, des salons, un restaurant, un amphithéâtre, des commerces et des bureaux sur 43.500 m2. Les travaux du nouveau stade ne pourraient débuter avant la fin de la Coupe du monde de rugby prévue à l'été 2007.

M. Gaudin a également indiqué lundi que l'architecte ayant dirigé la dernière rénovation du stade en 1998 lors de la Coupe du Monde de football n'avait "pas fait obstacle" au projet actuel de modernisation. L'investissement s'était élevé à 68 millions d'euros, financés pour moitié par la municipalité. "Nous venons tout juste d'absorber ce financement", a affirmé M. Gaudin.

Le sénateur-maire de Marseille a aussi fait part de sa relative inquiétude sur les projets d'aménagements autour du futur stade: "sans doute faudra-t-il aussi, autour du stade, rentabiliser cela (...). C'est à vrai dire ce qui m'inquiète le plus. La réalisation d'un très beau stade, couvert et agrandi est une chose fort réalisable. Mais à quel prix ? Quelles constructions mettons-nous autour, qui soient acceptées par la population ?".

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