« Nous devons aujourd'hui travailler autrement, car nos métiers changent ; nos syndicats, nos unions professionnelles doivent donc se moderniser », explique Pierre Possémé, président du Conseil des professions de la Fédération nationale du bâtiment (FNB) et président de l'Union nationale de la maçonnerie (UNM).
Respecter les identités culturelles
C'est pourquoi Pierre Possémé a lancé une réflexion d'ensemble sur les métiers du bâtiment, leurs problèmes communs et sur les interfaces entre les unions nationales, les instances régionales et les syndicats départementaux, en liaison avec Jean Savoie, président du conseil des régions de la FNB. Objectif : « déterminer des règles souples, mais claires pour l'avenir et redessiner l'organigramme de la profession, en respectant les identités culturelles, l'histoire locale et en évitant d'imposer des directives depuis Paris », ajoute Pierre Possémé.
Ce mouvement de rassemblement des professions ne date pas d'hier (voir « Le Moniteur » du 3 février 1995, p.36) : les unions ont engagé ces dernières années des réflexions aux plans technique, commercial, formation qui ont débouché sur des alliances formelles ou informelles, parfois même avec les partenaires extérieurs industriels et négociants. Parmi les pionniers, les professionnels du verre qui ont fédéré les entrepreneurs miroitiers, vitriers et techniverriers, mais aussi les transformateurs de verre et les négociants-grossistes (voir « Le Moniteur » du 7 mars, p.21). Selon le même principe, les professionnels du métal ont formé le cercle : métalliers, serruriers, spécialistes des échafaudages... Les menuisiers, les charpentiers, les entrepreneurs de parquets et d'agencements ont créé le pôle bois. Les professionnels du second oeuvre, qui ont accentué la diversification de leurs activités (carreleurs-céramistes, plâtriers-plaquistes, peintres, entrepreneurs de revêtements de sols...), se sont rassemblés au sein du Groupement aménagement-finitions (Graf). Plus récemment, les corps d'état techniques (génie climatique, plomberie, équipement électrique) ont fondé un Comité national des entreprises techniques du bâtiment (CNETB).
Dans le cadre du nouveau siège de la Fédération nationale du bâtiment, en cours de rénovation rue La Pérouse à Paris, la nouvelle organisation va se concrétiser : les métiers, qui jusqu'à présent étaient disséminés entre la FNB et la Fédération parisienne du bâtiment (FPB) de la rue du Débarcadère à Paris, vont être reclassés selon cinq grandes familles : le gros oeuvre (les maçons et les restaurateurs de monuments historiques de l'Union nationale de la maçonnerie, les entreprises générales du SNBATI, les entrepreneurs-constructeurs immobiliers du GNECI) ; l'aménagement-finitions du Graf (voir encadré) ; le pôle bois (charpente-menuiserie-parquets-lamellé-collé-agencements) ; les corps d'état techniques ; et l'enveloppe du bâtiment regroupant les entrepreneurs du pôle métal, les fenestriers métal et ceux du PVC, les professionnels du verre et ceux de l'étanchéité. Mais ce schéma reste bien sûr ouvert.
« Cette nouvelle organisation va permettre de réduire les frais de structure des professions. Toutefois, conclut Pierre Possémé, il n'a jamais été question de réduire les emplois. »
GRAPHIQUE : Réunis, les corps d'état techniques (génie climatique, plomberie, équipement électrique) représentent un poids déterminant. (Source graphique : FNB).
LE POIDS DES METIERS (Répartition du chiffre d'affaires du batiment par grandes familles (en %)
