En cette période propice au « changement », une révolution souterraine est en marche. Encore souvent reléguées au rang de niches fiscales, les énergies renouvelables productrices d’électricité pourraient retrouver leur sens initial : en atteignant la parité réseau (voir encadré), à plus ou moins brève échéance selon les filières, elles devraient contribuer à la diversification du bouquet énergétique, conformément aux objectifs du Grenelle. L’industrie photovoltaïque aura payé cher ce changement de paradigme, avec un moratoire qui a précipité nombre d’entreprises vers le dépôt de bilan (vendeurs de crédits d’impôts inclus, certes), mais peut-être est-elle au seuil d’une nouvelle ère. Car les concepts, comme les produits, évoluent. Quelques modules disponibles sur le marché font le pari du « double effet », photoélectrique et thermique. Dire que le concept a fait ses preuves est pour l’heure exagéré, mais il a au moins le mérite de sortir l’industrie de l’ornière des tarifs d’achat. Il n’est pas trop tôt pour imaginer des solutions polyvalentes et efficaces alors que, sitôt la RT 2012 promulguée, se profile déjà la future RT 2020, censée introniser le bâtiment à énergie positive. Pour qu’un tel bâtiment produise plus d’énergie qu’il n’en consomme, le PV, mais aussi l’éolien domestique, voire la microcogénération, devraient s’imposer.
Des réseaux dynamiques
Autre élément plaidant pour un changement de paradigme : le développement des fameux smart grids. Ces réseaux d’un genre nouveau permettront à l’électricité d’emprunter plus efficacement des canaux à la fois descendants (vers les foyers) et ascendants (en provenance des foyers).
À l’origine, les énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque) étaient surtout mises en œuvre dans des habitations non desservies par un réseau public de distribution. Elles étaient systématiquement assorties de batteries de stockage afin de garantir une relative autonomie énergétique, en palliant l’intermittence de la production. Demain, ces technologies de stockage, associées aux énergies renouvelables, pourraient se généraliser à tout type de foyer, ouvrant la voie à de nouveaux systèmes, capables de gérer en temps réel la consommation in situ, le stockage ou l’injection au réseau.
Aux fabricants, puis aux installateurs de prendre ce virage afin de rendre ces solutions accessibles au plus grand nombre.
