Evénement

Prix de l'Equerre d'argent Palais des Beaux-Arts de Lille

Confrontés à un classique programme de rénovation-extension, Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart ont su en faire un projet urbain autant qu'un riche équipement culturel. Il s'agissait de moderniser et d'agrandir le palais existant (construit en 1895 par Bérard et Delmas) notamment pour accueillir les plans-reliefs des villes fortifiées du Nord. Libérant le hall et l'atrium central des ajouts des années 30, ouvrant les arcades arrières occultées dans les années 70, ils ont redonné à l'architecture du XIXe siècle toute son ampleur et sa clarté. C'est en sous-sol et sur le jardin arrière qu'ils ont gagné les surfaces. Sous l'atrium, ils ont creusé la crypte des plans-reliefs, tandis que la « réparation » des caves à voûtes de briques leur permet de déployer les collections médiévales. Dans le jardin, la mince barrette des bureaux de la conservation dialogue avec la puissante modénature qu'elle réfléchit par les mille traits-miroirs de son enveloppe de verre. Dans l'entre-deux, le patio minéral à ciel ouvert indique l'emprise des équipements logés en sous-sol : un auditorium, la bibliothèque, et le grand volume des expositions temporaires dont la couverture plane en verre clair est un chef-d'oeuvre de technique. De part et d'autre de l'atrium, le circuit muséal se déroule dans les galeries latérales aux voûtes ponctuées de fibres optiques. Des socles de béton ou des tables en inox coiffées de verre présentent les collections de sculptures et de céramiques. A l'extrémité des galeries, deux escaliers latéraux descendent vers les collections médiévales et, au-delà, vers l'exposition temporaire. Le parcours se poursuit à l'étage, où les galeries de peinture ont conservé l'esprit des présentations du XIXe, parquets de chêne et cimaise rouge pompéien.

FICHE TECHNIQUE

Maîtrise d'ouvrage : ville de Lille.

Maîtrise d'oeuvre : Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart, architectes ; Pierre Canatacuzène, chef de projet ; Sophie Nguyen, responsable façades et muséographie ; Khephren, ingénierie structures ; YRM Anthony Hunt, consultants façades ; Alto, ingénierie fluides ; Atec, économiste ; Casso, sécurité ; Georges Berne, éclairage.

Surface : 28 000 m2 HON, dont 11 000 m2 d'extension.

Coût travaux : 150 MF HT (bâtiment) et 30 MF HT (muséographie), valeur décembre 1994.

Principales entreprises : Sogea, gros oeuvre ; PMB Eiffel, façades et verrière.

PHOTOS :

1. Jeux de réflexions et nouvel espace public entre l'extension et l'existant.

2. L'appareil de briques restauré du sous-sol sert de fonds aux collections médiévales.

3. Le hall a retrouvé l'ampleur de ses voûtes, ponctuées de fibres optiques. Deux lustres créés par Gaetano Pesce marquent l'entrée des galeries latérales.

4. et 7. La verrière du volume d'exposition temporaire affleure sur la place, telle un plan d'eau.

5. Coursives de l'extension : paroi or sur fond rouge, façades de verre miroir sur ossature d'inox poli.

6. En sous-sol, liaison entre l'ancien et le nouveau.

DESSIN :

Coupe transversale : un cheminement public est créé à rez-de-chaussée, dans l'axe longitudinal des bâtiments.

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