Pour ses 20 ans, le Prix W s’offre l’abbaye de Montmajour

Depuis 2005, la Fondation d’entreprise Wilmotte organise un concours biennal pour inciter de jeunes architectes européens à réfléchir sur l’alliance entre patrimoine et construction contemporaine. Pour cette 11e édition, les participants doivent imaginer un futur possible pour les ruines magnifiques du monument arlésien.

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L'abbaye de Montmajour, dont les débuts de la construction remontent au Moyen-Âge, domine la plaine d'Arles.

«La greffe contemporaine» est un principe que Jean-Michel Wilmotte défend de longue date. Transformer un patrimoine, savoir l’agrandir sans tomber dans le pastiche, ajuster le neuf à l’ancien et adapter enfin un lieu à de nouveaux usages, il s’y attelle lui-même régulièrement. A Versailles (Yvelines), il a fait de l'ancien hôpital Richaud un nouveau quartier de ville en 2015, transformé en 2018 l’ancienne halle de fret ferroviaire Freyssinet en navire amiral de la «start-up nation», la Station F dans le XIIIe arrondissement de Paris et mènera encore la réhabilitation prochaine de friches carcérales à Riom (Puy-de-Dôme).

En créant en 2005 la Fondation d’entreprise Wilmotte, l’architecte entendait en outre convaincre ses jeunes confrères des vertus de telles opérations. Depuis lors, le Prix W, un concours d’idées européen, est organisé tous les deux ans et soumet à des étudiants ou des architectes récemment diplômés un site à repenser, métamorphoser, réanimer… tout en le respectant.

Vestiges d'un palais néo-classique

Pour cette édition 2025, qui marque le vingtième anniversaire du prix, la Fondation offre aux concurrents un terrain de jeu extraordinaire, l’abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône). Plus précisément, ce sont les ruines magnifiques du monastère Saint-Maur qui devront faire l’objet de leur attention.

Si les origines du site, qui domine la plaine d’Arles, remontent à sa fondation par les Bénédictins au Xe siècle, le périmètre du Prix W se concentre sur les vestiges d’un véritable palais néo-classique que la congrégation des mauristes avait fait édifier au XVIIIe siècle. De cette construction, en grande partie démantelée pendant la Révolution, il ne demeure aujourd’hui qu’un «petit sixième», d’après le Centre des monuments nationaux qui gère Montmajour. L’abbaye est classée depuis 1840 pour sa partie médiévale, et depuis 1926 pour l’ancien monastère mauriste.

Intégration dans le site

Dans les années 2000, le monument avait déjà bénéficié d'une intervention contemporaine avec la restructuration de son accueil menée par l'architecte Rudy Ricciotti. Le défi lancé aujourd'hui par aux participants au Prix W est d’imaginer un futur possible pour ce lieu, en inventant un programme d’occupation adéquat, mais aussi un projet architectural contemporain. Quelques limites sont tout même posées à l’audace : la proposition devra respecter les gabarits existants et s’intégrer dans cet ensemble sans altérer ni la silhouette des ruines ni la topographie naturelle des lieux.

Les concurrents, qui devront s’être préalablement inscrits avant le 20 mars minuit, pourront déposer leur projet en ligne entre le 24 et le 30 mars. Les lauréats seront exposés à Venise, à l’occasion de la Biennale internationale d’architecture qui ouvrira le 10 mai prochain.

Informations et inscriptions : prixw.com

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