Philippe Chausson Président-directeur général de Trialis
L'INDEPENDANT
Sorti de Sup de Co Toulouse en 1975, Philippe fait ses armes dans l'entreprise familiale créée avenue de Fronton par son grand-père en 1921, conscient que le métier de grossiste n'a plus guère d'avenir. P-DG à 35 ans, il décide d'avancer. Vite. De 7 agences en 1994, Chausson Matériaux passe à 20 enseignes en 1997 et à 60 aujourd'hui, dans la région Midi-Pyrénées surtout et chez ses voisines immédiates.
La rigueur et la précision de la gestion «Chausson» font référence. Il privilégie, avec Pierre-Georges son frère, la mobilité interne et mène une politique d'ouverture de magasins, «agressive» admet-il. Car comme tous les Toulousains, Philippe Chausson aime la castagne. Il vient de frapper un grand coup en créant avec Melin et Marinier, Trialis, le numéro 4 français du négoce de matériaux, et premier indépendant, sa fierté. Chacun sous son enseigne, mais groupés pour les achats et complémentaires sur le plan géographique, Trialis est appelé à croître. Le siège de la nouvelle entité demeure à Fenouillet, modestement logé au-dessus du magasin ouvert par le père de Philippe en 1973. La discrétion de Philippe Chausson est aussi sa meilleure arme commerciale.
Jean-Manuel Puig Patron de la Maison de l'architecture
L'ARCHITECTE CITOYEN
Bien entendu Jean-Manuel Puig aime le rugby. Mais aux tribunes de l'Ovalie officielle, il préfère la chaleureuse et plus modeste ambiance du Toulouse Université Club, (TUC) au sein duquel il chaussa jadis les crampons. Il a le goût du jeu collectif, et la conscience qu'une stratégie globale ne peut se construire ni dans les cercles dirigeants, ni dans les tours d'ivoire conceptuelles.
Ouvrir l'architecture sur la ville. Une conviction qu'il a peut-être ramenée de son séjour aux Etats-Unis, d'où il revient diplômé du Georgia Tech, d'Atlanta. Le partage des charges de l'agence avec son associé, Guillaume Pujol, lui permet d'assumer ses engagements militants. Au sein du conseil régional de l'Ordre, en tant que rédac' chef de «Plan Libre», la revue régionale de la profession, ou à la présidence de la Maison de l'architecture. «Nous sommes ouverts à tous les acteurs de l'acte de construire, car les architectes doivent comprendre qu'ils ont un véritable rôle de diffuseur culturel.» Une démarche qui bénéficie, outre la bénédiction d'édiles nouvellement convertis, du viatique conventionnel de la DRAC.
Jean-Luc Moudenc Maire adjoint à l'urbanisme de Toulouse
LE PREMIER VIOLON
Une allure d'éternel jeune homme... Lors de l'accession de Dominique Baudis aux fonctions capitoulines, en 1983, il était «l'étudiant de la liste». Son diplôme de droit du travail à peine en poche, il devient le plus jeune conseiller municipal. Régulièrement réélu, il ferait presque, aujourd'hui à 43 ans, figure de vétéran. L'air de rien, Jean-Luc Moudenc a appris la musique. Désormais, s'il n'est pas à la baguette, il joue premier violon et sait éviter les fausses notes. Appliqué et rigoureux, il tâte de tous les registres de la vie publique, un moment conseiller régional, portant la voix de la ville, dans l'opposition, sur les bancs du conseil général. Adjoint au maire, il est aussi vice-président de la communauté d'agglomération. Et s'impose dans les domaines clés de l'urbanisme et des transports.
Porteur d'une véritable vision prospective, il connaît ses dossiers sur le bout des doigts. Beaucoup lui prédisent, au sein du Capitole, un grand avenir. Jean-Luc Moudenc ne dit rien... Il trace sa route. Simplement.
Bernard Keller Maire de Blagnac
LE LIEN
Le maire de Blagnac est un surdoué de la communication, son premier métier. A la fin des années 70, il devient le chef de cabinet d'Alain Savary, au conseil régional. Et c'est à l'Aérospatiale qu'il découvre, à 36 ans, l'aéronautique. Devenu dircom, il ouvre l'entreprise à son environnement local. C'est au Comité économique et social régional qu'il se confectionne un des meilleurs carnets d'adresses. Il est élu en 1996 maire de Blagnac. Sa connaissance des rouages de l'avionneur est décisive lors du choix de l'agglomération pour la construction de l'A380. Blagnac offre alors une bonne part des terrains, ce que ses électeurs pourraient lui reprocher. Mais que voulez-vous qu'il arrive à ce Radical de gauche qui fait le lien entre Toulouse, sa périphérie et le département, entre la droite et la gauche, entre les syndicats et la direction générale d'Airbus France, dont il demeure, à mi-temps, le conseiller?
Alexandra François-Cuxac Promoteur-constructeur
LA CLEF DU LOGIS
Difficile, dans son emploi du temps surbooké, de trouver le créneau dans lequel pourrait se nicher un éventuel jardin secret. Si l'on insiste, elle finit par avouer se laisser parfois aller à pousser la chansonnette, façon jazz, avec des amis musiciens. Ou à s'évader vers quelque capitale européenne, l'espace d'un week-end, visiter une exposition pour satisfaire sa paasion pour la peinture. Quant à son jeune fils, elle regrette parfois de n'avoir pas plus de temps à lui consacrer. «Mais je préfère la qualité des moments partagés.» Alexandra François-Cuxac mène sa vie en coup de vent. Un vent qu'elle fait souffler sur une organisation auparavant quelque peu somnolente. Depuis qu'elle a pris la présidence de la FNPC, il y a deux ans, cette jeune femme, codirigeante du groupe Sagec, a su imposer la voix des professionnels de l'immobilier sur la scène locale.
Elle se félicite de l'attention nouvelle portée à la construction de la ville, et de l'écoute dont les acteurs bénéficient. Sans hésiter à rappeler les réalités incontournables du marché.
Bruno Dumas Président de la Fédération du BTP de Haute-Garonne
LE DISCRET
Il a été élevé dans l'entreprise de son arrière-grand-père, à Revel, dans le Lauragais. A 42 ans, Bruno Dumas respire l'humilité. Il préside désormais aux destinées du groupe Crespy, un groupe familial tous corps d'état de 120 salariés. Bruno Dumas a de l'entregent. Très actif au sein du Syndicat national de la maçonnerie, il vient d'être élu président de la très puissante fédération du BTP de la Haute-Garonne.
Ses dadas : la formation et la nécessaire évolution de l'image de la profession, notamment auprès de ces jeunes qui lui font tant défaut. Il remet à chaque salarié ayant atteint 25 ans d'ancienneté une oeuvre de l'artiste britannique Mac Carthy.