Devant les sénateurs qui l’auditionnaient dans le cadre de l’examen du projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte (PLTECV), Jean-Bernard Lévy a indiqué que ce programme était évalué à 55 milliards d’euros d’ici à 2025. Cela revient à doubler les investissements annuels sur le parc qui passeront à 5 mds €/an contre 2,5 mds €/an actuellement, a-t-il indiqué.
Soulignons que le montant global de 55 mds € s’entend dans l’hypothèse que le programme porte sur l’ensemble du parc, à savoir les 58 réacteurs. Or, la France s’est fixé un objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production électrique, part qui doit être ramenée à 50 % autour de 2025 contre 75 % à 80 % actuellement. L’évolution du mix énergétique sera précisée par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
« Le parc existant en France a 30 ans d’âge moyen et je suis confiant sur la capacité d’EDF à prolonger, avec ses grands partenaires, et en toute sécurité la durée de fonctionnement de ce parc jusqu’à 50 ans, voire jusqu’à 60 ans » , a déclaré Jean-Bernard Lévy devant la commission des Affaires économiques du Sénat.
Grand carénage
Actuellement, la durée de vie des 58 réacteurs nucléaires français est limitée à 40 ans. Le programme grand carénage est très important pour « maintenir un prix de l’électricité très inférieur à ceux de nos voisins » , a ajouté le p-dg du groupe. Le coût de production du parc nucléaire sera « de 55 €/MWh, coût qui inclut le grand carénage ».
« Le calendrier (des travaux du grand carénage) dépendra de négociations détaillées avec l’ASN qui n’ont pas commencé », a indiqué Jean-Bernard Lévy, ajoutant que « le conseil d’administration d’EDF a déjà été saisi et est à nouveau saisi » sur ce programme. Dans une interview au magazine Usine Nouvelle, la ministre de l’Énergie, Ségolène Royal avait indiqué qu’« une partie du grand carénage a été adoptée par le conseil d’administration d’EDF avec mon accord » .
Concernant Fessenheim, Jean-Bernard Lévy a indiqué aux sénateurs que le gouvernement lui a demandé « de considérer que le projet qu’il mène aujourd’hui c’est la fermeture des deux tranches de Fessenheim, mais qu’il est prêt, si l’entreprise le propose, à analyser des alternatives, que deux autres tranches de 900 MW pourraient être fermées ». L’étude est en cours.
Le projet de loi sur la transition énergétique, qui doit être examiné début février au Sénat, prévoit de plafonner la capacité nucléaire de la France à 63,2 GW, son niveau actuel.