L'entrée est discrète, le long de la tranquille avenue Denfert-Rochereau. Mais une fois franchi le portail de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, que l'Assistance publique a quitté en 2012, se dévoile une cité éphémère bouillonnante d'activités : les Grands Voisins, où cohabitent pour un peu plus de trois ans de jeunes entrepreneurs de l'économie sociale et solidaire, des artistes, des personnes sans logement, des travailleurs sociaux, des bénévoles et de nombreux visiteurs. Pourvu d'un réseau viaire, de bâtiments indépendants et d'espaces extérieurs hiérarchisés, le site est propice à cette opération d'urbanisme transitoire qui précède le chantier d'un écoquartier.
En témoignent la fluidité des flux et le degré de sophistication du programme, qui fait des Grands Voisins une ville dans la ville, presque autonome et ouverte à tous les publics. Y sont mêlés espaces de travail et d'hébergement, commerces solidaires, services d'insertion sociale, conciergerie, recyclerie, cantine associative, activités et événements culturels, aires de camping, de sport, de jeux. Le tout, dans une dynamique de partage qui donne à cette cité, dotée d'un conseil de quartier, d'une monnaie locale et de son propre journal, une atmosphère d'utopie fouriériste. Avec, aux commandes, le triumvirat formé par Aurore, Plateau Urbain et Yes We Camp qui organise et gère cette grande mixité d'usages et d'usagers. Le transitoire agissant sur le pérenne, le projet de l'écoquartier mené par Paris Bati-gnolles Aménagement a évolué : davantage de locaux d'activités pour développer l'économie sociale et solidaire et une souplesse d'usage des espaces extérieurs pour des événements et des activités permettront de conserver l'attractivité et l'ouverture sur la ville.


