« En quelques clics seulement, le cadastre solaire informe l’usager sur la pertinence (ou non) et l’ordre de grandeur des bénéfices liés à une installation solaire sur son bâtiment ».
L’outil ne suffit pas
Enoncée par Gérard Pol-Gili, chargé des énergies renouvelables à l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), cette définition du cadastre solaire ne doit pas laisser croire à une baguette magique pour l’accélération de la production photovoltaïque : « Une fois ce premier niveau d’information délivré, le logiciel invite l’usager à se faire accompagner par un tiers, par exemple l’agence de Climat de Strasbourg, un artisan solaire ou une société spécialisée », précise le technicien territorial.
Parmi les principales leçons des trois années de recul, la collectivité retient le besoin d’accompagnement permanent. « Le trafic sur le site web était plutôt faible, à l’exception de pics lors de la publication d’articles dans la presse locale et sur les réseaux sociaux », note Gérard Pol-Gili.
Guichet unique
A la faveur de l’interruption prématurée du marché, suite à un changement d’orientation du prestataire à la fin 2021, la collectivité s’est appuyée sur ce constat pour reprendre son élan. L’attente de la disponibilité de nouvelles données techniques explique une année 2022 sans cadastre solaire.
« En 2023, l’outil devrait être remis à disposition des usagers, couplé à un accompagnement plus poussé », annonce le responsable des énergies renouvelables. En aval des connexions, la collectivité se positionnera comme guichet unique de l’énergie solaire, à travers son Agence du climat. La concrétisation de cette perspective repose sur le statut d’autorité organisatrice de l’énergie revendiqué par l’EMS, dans le cadre de la mutualisation des compétences communales en cours de discussion.
Contexte favorable
La relance de l’outil destiné aux secteurs résidentiel et tertiaire profite d’un contexte favorable : jusqu’en 2022, le solaire intéressait surtout des personnes déjà convaincues et informées. Désormais, la baisse du coût des matériels et la hausse des prix de l’énergie devraient élargir la cible.
Une stratégie politique clairement définie et une disposition réglementaire originale consolident la place du cadastre solaire. Dans sa délibération du 17 décembre 2021, l’EMS prévoit une production photovoltaïque annuelle de 376 MWc en 2050 et 57 MWc en 2030, contre 6 MWc en 2017. Les grands projets contribueraient à 46 % de cet objectif qui correspond à un investissement total de 370 millions d’euros. Mais la majorité du potentiel proviendrait des bâtiments neufs ou existants.
Pour ces derniers, Strasbourg s’enorgueillit d’une spécificité réglementaire présentée par ses services comme unique en France : depuis 2021, le plan local d’urbanisme oblige à solariser toute nouvelle construction et réhabilitation de plus de 70 m2.