Le Syndicat des énergies renouvelables a, comme les autres associations professionnelles du secteur (Enerplan, Apesi...), vécu la publication du "moratoire" du 9 décembre comme une menace sérieuse pour la filière photovoltaïque française et notamment sa composante industrielle. "La tempête qu'elle traverse aujourd'hui pourrait la remettre en cause", estime le SER qui constate que "la réalité du tissu industriel est peu connue des pouvoirs publics".
Dans un communiqué publié le 23 décembre, le SER rappelle donc les mérites technologiques aussi bien qu'économiques de ses industriels : "Pour la seule année 2010, au moins 200 millions d'euros ont été investis pour poursuivre la construction d'usines de production de panneaux photovoltaïques. Aujourd'hui, la capacité de production française s'élève à près de 440 MW, répartis sur dix sites industriels. Aux côtés de la seule production de modules, différentes unités industrielles sont mobilisées dans la production des autres composants : composants électriques, composants de structures ..."
A la date de publication du décret, le 9 décembre, trois projets phare de production de modules dont tous les composants seront fabriqués en France étaient lancés :
- Le projet de MPO Energy qui prévoit de produire 100 MW de modules, dont les cellules seront toutes fabriquées en Mayenne, à partir des procédés développés dans le cadre du projet de recherche PV20
- Le projet de First Solar et EDF EN, aujourd'hui suspendu, qui prévoit, sur le site de Blanquefort en Gironde, de fabriquer 110 MW de modules.
- Le projet PV Alliance, qui regroupe Photowatt, CEA Investissement et EDF EN, dont la ligne prototype expérimentale est en cours de construction, en Savoie, et dont la vocation est de développer une nouvelle technologie de cellules à haut rendement.
"Ces seuls projets, rappelle le SER, sont porteurs de près de 1 500 emplois".