L'avant-projet de directive territoriale d'aménagement (DTA) de l'estuaire de la Loire vient d'être présenté le 22 février aux élus ligériens. Le texte est d'autant plus attendu que se préparent, sur les mois qui viennent, un schéma de cohérence territoriale (Scot) à l'échelle de la métropole Nantes/Saint-Nazaire (voir « Le Moniteur » n° 5118, du 28 décembre 2001, p. 19). Bien des étapes vont encore être franchies avant la validation effective du texte, mais les grandes orientations sont désormais connues.
La DTA se fixe notamment des objectifs pour la localisation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements. En matière de transport, l'objectif est de rapprocher la métropole Nantes/Saint-Nazaire des centres de décision nationaux et internationaux. D'où les priorités suivantes : aménager le nouveau site aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes et organiser ses dessertes terrestres ; aider le port de Nantes/Saint-Nazaire en développant les capacités d'accueil des entreprises sur des sites tels que Donges-Est ; améliorer les liaisons ferrées et routières entre Nantes et Saint-Nazaire, développer le cabotage fluvial.
Du point de vue routier, la DTA acte sans surprise la mise en deux fois deux voies de l'ensemble du périphérique de Nantes et l'amélioration des grands ponts existants sur la Loire (Saint-Nazaire, Cheviré et Bellevue). Elle prévoit également la construction de nouveaux ponts sur la Loire, aussi bien à l'intérieur de l'agglomération nantaise, qu'entre Nantes et Saint-Nazaire. Le nouveau franchissement pourrait s'effectuer au niveau de Cordemais, où se situe l'actuelle centrale électrique à charbon d'EDF.
Pour les grandes liaisons régionales, sont prévues en priorité, sans surprise, l'amélioration des liaisons ferrées Nantes-Angers et Nantes-Rennes, et par la route l'axe RN 23 vers Angers et RN 171 Saint-Nazaire-Laval.
Mais la DTA devra également identifier les sites potentiels d'accueil des zones d'activité économique stratégiques dans l'estuaire de la Loire, en liaison avec les schémas de cohérence territoriale.
Sur les autres sujets, la principale nouveauté porte sur la volonté affichée d'améliorer la production d'énergie, relativement déficitaire dans l'estuaire. « Outre le développement du recours aux énergies renouvelables..., les capacités d'extension de la centrale de production de Cordemais seront, en tout état de cause, préservées », lit-on dans l'avant-projet. Traduction : une nouvelle centrale électrique ou au moins une extension conséquente.
Autre priorité : la préservation des espaces naturels, sites et paysages. Si on reste ici dans le domaine des objectifs généraux (mise en valeur de la trame verte des espaces naturels et ruraux), l'aménagement de la Loire estuarienne nécessitera sans doute des aménagements importants - comprendre des travaux pour la remontée de la ligne d'eau d'étiage et pour la préservation des habitats naturels et de la biodiversité des zones humides. Travaux fluviaux donc, à défaut de barrage, dont on sait la difficulté à s'imposer, notamment sur la Loire.
