Sensibilisé depuis plusieurs années à la question du logement des populations en difficulté, le groupe Immobilier 3F réalise une résidence sociale d'une vingtaine de lits, 10 passage Desgrais, dans le XIXe arrondissement de Paris. La livraison de ce bâtiment de trois étages est prévue pour décembre. « Nous avons eu une opportunité. Nous souhaitions monter une résidence sociale et nous avons cherché un partenaire », explique Patrick Delpy, responsable du service recherche et développement social du groupe. Logotel, une association du groupe Logement pour tous, a défini un projet social intégrant les caractéristiques de la résidence et celles des personnes qu'elle accueillera pendant une période temporaire. Le bâtiment est construit en étroite collaboration avec ce gestionnaire, quasiment sur mesure.
L'opération, de taille modeste, comprend une vingtaine de logements meublés : 10 chambres, 8 studios et 2 deux-pièces. Au rez-de-chaussée, on trouve deux bureaux pour l'association qui y recevra les personnes logées, mais aussi une laverie et deux chambres susceptibles d'accueillir des handicapés. Pour des raisons d'économies évidentes, l'immeuble ne comporte pas d'ascenseur. La taille des logements, bien qu'inférieure à ce que l'on trouve habituellement dans les est respectable pour Paris : 18 m2 pour les chambres, 32-34 m2 pour les studios et 46 m2 pour les deux-pièces. Trois places de parking, demandées par la ville, s'ajoutent au programme. Au total, l'opération revient à une dizaine de millions de francs, soit un prix au mètre carré de 14 000 francs, y compris le foncier. « Comme nous étions à Paris, nous avons construit des petits logements mais cela multiplie les équipements. L'association a opté pour un chauffage collectif au gaz, moins coûteux pour les locataires », explique Patrick Delpy.
L'Etat a subventionné l'opération (financée avec des prêts locatifs aidés très sociaux), qui a également bénéficié d'un gros soutien de la région et de prêts 1/9 et 9 % du 1 % logement. Le bâtiment va être loué pour six ans renouvelables à Logotel qui paiera une redevance de 280 000 F couvrant le loyer, les charges, les assurances, les provisions pour grosses réparations (le petit entretien restant à la charge du gestionnaire). Le loyer pour les occupants, qui recevront l'aide au logement temporaire (ALT), ressort à environ 2 000 F pour un studio.
« Pour nous, c'est un loyer transparent. On n'y gagne pas et on n'y perd pas », explique Patrick Delpy.