Paris : une rénovation en toute discrétion pour les Catacombes

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Une mise à niveau des installations de traitement de l'air et d'électricité garantira une meilleure conservation des ossements dans ces anciennes carrières.

Les Catacombes de Paris (XIVe arrondissement) ne sont pas un musée comme les autres. Plus vaste ossuaire du monde, situé à 20 m sous terre dans le dédale d'anciennes carrières, il conserve les ossements de plusieurs millions de Parisiens. Au printemps dernier, Paris Musées a confié la rénovation de ce site historique à un groupement de maîtrise d'œuvre emmené par Letellier Architectes avec notamment les bureaux d'études BMI (structure) et Choulet (fluides-SSI). « Après la réhabilitation des pavillons d'entrée et de sortie en 2018 et 2019, l'objectif est cette fois-ci de garantir une meilleure conservation de ce lieu d'une extrême fragilité et d'améliorer l'expérience des 600 000 visiteurs annuels, explique Isabelle Knafou, l'administratrice du lieu. L'équipe lauréate a parfaitement compris les enjeux : ses interventions sont ciblées et peu invasives. » Le projet repose d'abord sur une indispensable mise à niveau des installations de traitement de l'air et d'électricité afin de garantir une meilleure conservation des ossements qui reposent dans ces galeries humides. Il vise aussi à proposer un parcours immersif à travers des transformations qui s'effectueront par petites touches, le long des 2 km du cheminement. « En surface, nous réorganiserons les 150 m2 qui regroupent les espaces d'accueil et de prévisite, précise Camille Guérémy, responsable de l'antenne parisienne de Letellier Architectes. Chaque séquence sera clarifiée et dotée de sa propre ambiance. La dernière salle constituera une sorte de sas à l'éclairage diffus, préparant l'immersion vers les profondeurs. » Dès l'escalier, la scénographie s'articulera autour d'une narration mettant en exergue l'histoire du site : indications de profondeurs, maquette tactile, éclairages dirigés et mise en scène sonore.

Fémurs et tibias. Dans l'atelier des carriers, l'une des premières salles souterraines, les techniques utilisées jadis pour consolider les galeries seront mises en lumière. Le mode opératoire associant piliers, remblais et murs de pierres sèches a été utilisé par Louis-Etienne Héricart de Tury (1776-1854), inspecteur général des carrières, pour constituer ces fameuses « hagues » (palissades) de fémurs et tibias, souvent ornées de frises de crânes. Pour préserver ces vestiges de tout risque d'infiltration, divers dispositifs sont envisagés : casquettes discrètes au plafond, sol en terre compactée favorisant l'écoulement, goulottes et caniveaux drainants. « Toutes ces interventions seront discrètes, insiste Camille Guérémy. Il ne s'agit surtout pas d'aseptiser ce lieu chargé de mystère ! » Les travaux, d'environ 3 M€, débuteront en septembre prochain pour six mois. Un défi au regard des difficultés d'accès et de stockage.

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