Paris : une maison des sports écologique s’élève au-dessus du périphérique

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Les équipements sportifs de ce nouveau gymnase se répartissent sur les trois étages du bâtiment, qui constitue par ailleurs un écran protecteur des nuisances du périphérique.

Salle omnisports au premier, fitness et ring de boxe au second, dojo avec vue panoramique au dernier étage : sous maîtrise d'ouvrage de la Semapa, le nouveau gymnase conçu par les Ateliers O-S Architectes au 17, boulevard Carnot (Paris, XIIe ) sort de terre. Adossé au boulevard périphérique, cet équipement sportif de 2 600 m2 SP, annoncé pour le printemps 2026, épouse les contours d'une parcelle étroite surplombant le flot des voitures.

A ceux qui s'interrogent sur la pertinence d'encourager les pratiques sportives aux endroits les plus pollués de Paris, Emmanuelle Pierre-Marie, maire du XIIe arrondissement, répond que « les populations de ce quartier, souvent fragiles, ont elles aussi droit à une amélioration de leur cadre de vie. Ce gymnase exemplaire sur le plan environnemental contribuera à l'apaisement du secteur au même titre que les aménagements en cours dans la ZAC de la Porte de Vincennes toute proche », souligne-t-elle.

Préserver des nuisances

En attendant la transformation espérée du périphérique en un boulevard urbain, les trois étages de l'équipement sportif constitueront un écran protecteur bienvenu pour préserver le voisinage des nuisances. Les concepteurs se veulent par ailleurs optimistes : quand la pollution locale diminuera, la ventilation naturelle se substituera à la ventilation mécanique prévue dans un premier temps. « Concevoir sur cette frange étroite et contrainte en bordure d'une telle infrastructure est un défi que nous sommes fiers de relever, s'enthousiasme Guillaume Colboc, l'un des fondateurs des Ateliers O-S Architectes. Nous devons investir ces lieux délicats pour répondre aux fortes attentes, qu'il s'agisse des scolaires ou des usagers des clubs sportifs. Les dimensions particulières de la parcelle ont conduit à ce gabarit en hauteur, curieusement quasi haussmannien. La programmation s'organise sur quatre plateaux qui resteront évolutifs, tandis que le pignon ouest abritera un mur extérieur d'escalade de 14 m. » Ce gymnase dont le coût global avoisine les 16 M€ TTC se veut exemplaire sur le plan écologique : socle en béton bas carbone, structure et murs à ossature bois, façade à double peau, toiture mêlant végétation et panneaux photovoltaïques, cloisonnements en briques de terre crue compressée, matériaux isolants biosourcés, récupération des eaux pluviales, installation de nichoirs et jardin de 337 m2 en pleine terre.

L'étroitesse des plateaux mettra en scène de belles transparences et garantira un maximum de lumière naturelle. Largement vitrées, les façades s'habilleront de brise-soleil en bois. Le soir venu, cette « maison verticale des sports » s'éclairera telle une lanterne japonaise. Adjoint à la mairie de Paris en charge du sport, Pierre Rabadan se montre particulièrement confiant : « Chaque centimètre carré de cet équipement sera parfaitement bien utilisé. Ce complexe sportif jouera pleinement son rôle dans la transformation du quartier. » Bien amorcé, le chantier entre dans une nouvelle phase. Le socle en béton réalisé par l'entreprise de gros œuvre SVA BTP est désormais achevé, et Mathis vient tout juste de prendre le relais pour la construction des étages supérieurs.

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