Créée en 1993, la ZAC Porte des Lilas (24 ha), à cheval sur les XIXe et le XXe arrondissements, prévoyait la réalisation de plus de 600 logements, à l'emplacement de l'ancienne cité Fonck, démolie dans les années 80, et la construction de bâtiments d'activités le long du boulevard périphérique, qui devaient jouer le rôle d'écran phonique pour les habitations prévues en retrait. Les locaux d'activités n'ayant pas trouvé preneur pour cause de crise économique, les élus du XIXe, en l'absence de toute protection contre les nuisances sonores, bloquèrent la construction des logements et la ZAC ne fut pratiquement pas engagée.
Il fallut attendre l'inscription au contrat de Plan Etat-région 2000-2006 de la couverture du périphérique à la hauteur de la porte des Lilas (1) pour que la ville de Paris décide de relancer l'opération. Le cabinet Espace Architecture & Aménagement était alors chargé d'établir un diagnostic et des propositions, le suivi des études étant assuré par la Semavip, devenue l'aménageur de la ZAC après l'absorption de la Saemar Saint-Blaise.
Mixité urbaine
L'un des objectifs étant de favoriser une plus grande mixité urbaine, le projet présenté aux habitants lors de trois réunions publiques (dont la dernière le 18 septembre) s'organise autour d'un programme immobilier de près de 120 000 m2 Shon. Il comprend des bureaux (50 000 m2 Shon) avec des commerces en rez-de-chaussée (8 500 m2) ; des logements (14 500 m2) répartis entre une résidence étudiantes, une maison d'accueil pour personnes âgées (Mapad) et une quinzaine de maisons de ville le long de la rue des Frères Flavien, en bordure de la commune des Lilas ; un équipement culturel (4 500 m2 Shon) pour lequel l'hypothèse d'un complexe cinématographique de six salles et/ou d'une salle de spectacles est avancée mais non confirmée ; une bibliothèque municipale (1 400m2 Shon) ; une pépinière d'entreprises (6 000 m2) et la reconstruction de la cuisine centrale du XXe arrondissement. Le regroupement des services municipaux (tas de sable et lames des engins de déneigement, déchetterie, etc.) est envisagé, sur deux sites au sud de l'opération, sur 12 500 m2 contre 20 000 m2 aujourd'hui. Au programme aussi, la construction d'équipements sportifs (plusieurs courts de tennis, un gymnase) et scolaires : le lycée du verre Lucas de Nehou pourrait être transféré sur le site.
Quant à la dalle de couverture du périphérique, elle n'accueillera que des jardins et des terrains de sport. « La ville est propriétaire de tous les terrains, précise Jean-Paul Brunetti, directeur de projets à la Semavip. Ils sont libres de toute occupation à l'exception de ceux utilisés par les services municipaux et du cirque Céleste installé sur la friche de l'ancienne cité Fonck. » Ce projet va être affiné dans les semaines à venir avant d'être soumis au conseil de Paris en février 2003. Il devrait subir peu de modifications du fait de l'accord assez global obtenu au cours de la concertation. Même si certains habitants jugent le programme de bureaux trop important, la ville ne semble pas vouloir revenir sur ce point.
Enquête publique
« C'est le seul moyen d'avoir de la taxe professionnelle et donc de financer les équipements publics », a fait valoir Jean-Pierre Caffet, adjoint au maire de Paris, chargé de l'urbanisme et de l'architecture. L'enquête publique devrait avoir lieu en juin 2003 pour une approbation au plus tard en octobre, le règlement du PLU (Plan local d'urbanisme), en cours de révision, devant être arrêté en novembre 2003.
Le PAZ actuel permet la construction de la résidence étudiante (230 chambres environ; maître d'ouvrage, Sagi; architectes, Jad et Sami Tabé) qui sera gérée par la Cité internationale universitaire et la Mapad (100 lits environ; maître d'ouvrage, Azur; architecte, Jacques Humbert). Les permis de construire devraient être déposés avant la fin 2002. Quant aux travaux de couverture du périphérique, ils devraient être engagés fin 2004 pour une livraison en 2006.
(1) En première phase, la couverture du périphérique est prévue sur 100 m de part et d'autre de la place du Maquis du Vercors et sur 70 m de part et d'autre de la cité Fougères. Un amendement a été déposé par le conseil de Paris pour que la couverture soit étendue et continue entre la place du Maquis du Vercors et la cité Fougères.
PLAN :
La création d'un ensemble urbain autour d'une esplanade verte,
est rendue possible par le projet de couverture du périphérique. Sont prévus des logements (en rose sur le plan), des bureaux (bleu marine), une pépinière d'entreprises (bleu clair), des commerces (mauve foncé), un équipement culturel et une bibliothèque (mauve clair). Egalement, des espaces paysagers haut (vert foncé) et bas (vert moyen), et des terrains de sport (vert clair).