Entièrement recomposé par le groupement Spie Batignolles (mandataire) avec AIA Life Designers et Atelier Philéas, le siège de la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement, de l'aménagement et des transports (Drieat) figure parmi les projets phares de rénovation des bâtiments publics de l'Etat en Ile-de-France. En avril prochain, les 1 000 agents réintégreront leurs locaux au 21-23 rue Miollis (Paris XVe ), après deux ans de travaux.
Cette régénération, qui comprend la réhabilitation de bâtiments conçus dans les années 1970 (14 000 m2 ), deux extensions et une surélévation partielle de deux étages, répond à plusieurs enjeux : améliorer le cadre de travail des fonctionnaires et l'accueil des administrés, intégrer d'autres services de l'Etat, réduire la consommation énergétique de 60 % et soigner l'intégration urbaine du siège en l'ouvrant sur l'espace public. « Pour porter la surface de plancher à près de 20 000 m2 et améliorer les liaisons entre services, nous avons connecté deux des trois bâtiments existants - de longues barres parallèles en béton - à deux extensions perpendiculaires conçues en structure modulaire bois-béton, explique Frédéric Nantois, architecte chez AIA Life Designers. Nous avons conservé le gabarit du bâtiment frontal mais entièrement renouvelé son dialogue avec la rue Miollis. » Les concepteurs ont souhaité que, par son dessin et sa matérialité, la nouvelle façade s'extraie de l'imagerie tertiaire pour offrir « un profil bien plus domestique aux passants comme aux riverains ».
Une façade plus avenante. Face aux longues courbes d'une résidence dessinées par l'architecte Michel Holley à la fin des années 1970, la nouvelle Drieat se fait donc discrète et soigne son voisinage : plusieurs percées s'ouvrent au rez-de-chaussée pour laisser entrevoir le jardin central, un jeu d'avancées et de retraits tempère l'aspect monumental du bâtiment d'origine, le parement de briques claires illumine la rue, tandis que des fenêtres carrées et de vastes jardinières remplacent les anciennes ouvertures horizontales.
La renaturation de ce site, autrefois très minéral, contribue à son adaptation au changement climatique et participe à un confort d'été optimal sans recours à la climatisation. Plusieurs grands arbres ont été conservés, toutes les toitures sont végétalisées et les espaces extérieurs, qui servaient autrefois de parking, ont été débitumés.
Coûts serrés. Selon les parties prenantes du projet - le maître d'ouvrage, les architectes, Spie Batignolles, le constructeur bois Mathis et Vigilis pour l'exploitation-maintenance -, la procédure retenue de marché global de performance (MGP) répond au défi de telles réhabilitations lourdes en garantissant un niveau élevé de performances dans le respect de coûts serrés (36 M€ HT pour les travaux) et de délais restreints. « Malgré les contraintes budgétaires et la nécessité de prendre en compte l'existant, l'architecte parvient toutefois à jouer son rôle qui est d'apporter un supplément d'âme, observe Dominique Vitti, responsable du projet pour l'Atelier Philéas. Un exemple parmi d'autres : nous avons veillé à ce que le restaurant de 200 places situé en rez-de-chaussée s'ouvre largement sur les jardins. »