Respecter le patrimoine, réaliser une extension des bâtiments, concevoir un chantier en milieu occupé : trois contraintes pour la rénovation-restructuration de l’Ecole Boulle (Paris XIIe). En novembre, les entreprises seront consultées pour les travaux préparatoires, et le maître d’œuvre, l’architecte Pascal Sirvin, s’y active. « Faire de Boulle une école du XXIe siècle, lui donner de l’espace et une identité architecturale, tels sont les objectifs », selon Catherine Moisan, directrice des affaires scolaires de la ville de Paris, dont dépend l’Ecole Boulle.
Le travail de Pascal Sirvin s’inscrit dans la continuité de la construction initiale en briques (1880) de Ferry, de l’extension de Laprade avec la façade de Prouvé (1951). « Le projet consiste à reconstituer l’ancien tissu du faubourg Saint-Antoine, proposer deux constructions neuves – un atelier bois, un bâtiment-pont –, restructurer les deux ensembles antérieurs, le tout assorti d’un volet paysager », explique Pascal Sirvin. Au total, 8 800 m2 nouveaux, 18 800 m2 restructurés.
Le nouvel atelier bois, destiné aux machines bruyantes, s’inscrit dans le bâtiment Laprade-Prouvé. Posé sur un socle, ce bâtiment à structure béton-acier, aux lignes horizontales et de 7 500 m2 de surface (20 x 26 m) à R 4, donne sur le jardin des essences. Au 4e étage : un restaurant. A l’intérieur, des cheminements vers un amphithéâtre en sous-sol servent à exposer les œuvres des étudiants.
Un jardin des essences. Autre construction neuve : un bâtiment-pont jeté entre les deux ailes en position panoramique entre la cour du bâtiment Ferry et le jardin des essences. De structure bois-métal, vitré et lumineux, ce bâtiment-pont, long de 60 m, est au centre de l’école. Sur 1 300 m2, il accueillera la vie scolaire et la documentation, espace symbolique et trait d’union entre trois époques : les XIXe, XXe et XXIe siècles.
Côté rénovation, le bâtiment Ferry sera redistribué, la façade Prouvé dotée d’une double peau pour respecter les normes thermiques. Enfin, la cour Ferry accueillera des tilleuls ; le jardin des essences, entre le bâtiment-pont et le nouvel atelier, sera planté d’arbres utilisés en ébénisterie et en marqueterie.
Quant aux travaux en site occupé, « l’architecte Dominique Lavollée, chargée d’une assistance à maîtrise d’ouvrage, a montré finalement qu’il était possible de mener à bien ce chantier en toute sécurité. Un bon exemple d’articulation entre les différents métiers d’architectes », estime Jean-François Danon, directeur du patrimoine et de l’architecture de la ville de Paris. Quatre ans de travaux sont prévus (juin 2008-septembre 2012). Cet investissement de 78 millions d’euros dotera l’Ecole Boulle de locaux à la hauteur de sa réputation internationale.
