La première tranche (partie aval) de la rénovation du port de Tolbiac avance à grands pas. Le port autonome de Paris (PAP) entend insérer ses installations industrielles dans l’environnement urbain. Le PAP assure ainsi le renouvellement des équipements : cheminements, bords à quai, plantations. Les sociétés implantées sur le site - Holcim Béton (centrale à béton) et Morillon Corvol (granulats) - sont invités à moderniser leurs installations.
« Pour exploiter des installations industrielles au cœur de Paris, conserver une mixité habitat-industrie et diminuer le nombre de camions dans les rues, chacun doit faire un effort. Nous investissons 3 millions dans ce projet », explique Dominique Pron, directeur délégué de la branche béton d’Holcim.
Moins de bruit et de poussière, maîtrise des flux de poids-lourds, modernisation du processus industriel : tels sont les principes d’aménagement. « Les sables et graviers seront stockés non plus à même le sol, mais dans des trémies. Le malaxeur sera insonorisé et les itinéraires des toupies seront simplifiés, évitant les passages répétés et les manœuvres », souligne Dominique Dufrêne, chef du projet au PAP.
Aussi le programme architectural proposé par Bernard Althabegoïty et Annick Bayle vise à ne pas « cacher l’outil industriel ». « Sur la disposition linéaire des 110 mètres du quai, nous avons réorganisé les volumes. Les installations sont traitées en acier laqué blanc ou en acier galvanisé. Le malaxeur sera doté d’un bardage en dampalon, une matière plastique translucide qui prend bien la lumière », décrit Bernard Althabegoïty.
Fortes contraintes.Cette proposition architecturale s’insère dans le projet de Jérôme Treuttel pour le port de Tolbiac : une bande pavée, au bord de la Seine, est destinée aux promeneurs. Puis une bande constructible, partiellement occupée par les industriels, sera ouverte au public en dehors des heures d’exploitation et le week-end. A l’aplomb du quai haut : des platanes. Pour l’industriel, les contraintes sont « majeures » : « Nous devons concentrer nos installations pour donner de l’espace aux zones piétonnes. En dehors des heures de service, l’espace de travail doit être libéré et sécurisé, alors que la centrale à béton ne peut être clôturée », observe Dominique Pron.
Il ressort de l’enquête publique - terminée le 8 juillet - que les riverains s’étonnent du maintien d’activités industrielles sur le site. Or, après une large concertation, le projet a reçu le feu vert de la ville de Paris et de l’architecte des Bâtiments de France. Si le permis de construire n’est pas retardé par un recours, les travaux - démolition et reconstruction d’une centrale à béton - pourraient commencer à l’automne et s’achever début 2006. La 2e tranche de rénovation du port de Tolbiac - en amont - est prévue pour 2007-2008 : ce sera au tour de Béton de France et de la Compagnie des sablières de la Seine de revoir leurs installations. Au total, 5,2 millions d’euros auront été investis par le PAP.
