Paris s’engage dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le 1er octobre, lors de la prochaine séance du conseil de Paris, l’exécutif soumettra au vote son plan Climat qui fixe, à l’horizon 2020, un même objectif de 25 % pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (par rapport à 2004), la baisse des consommations énergétiques et la consommation énergétique provenant des énergies renouvelables.
Sur ses compétences propres, la Ville se veut exemplaire et annonce un objectif de 30 % de réduction de ses émissions et de ses consommations énergétiques. Pour y parvenir, les politiques déjà engagées dans le domaine des déplacements, des déchets, de l’urbanisme… seront développées. Parallèlement, un plan de rénovation des 3 000 équipements publics sera lancé.
Patrimoine bâti. Le plan Climat énonce aussi des actions dont la mise en œuvre ne relève pas de la municipalité mais sont pourtant « indispensables pour réussir le chemin vers le facteur 4 (division par quatre des gaz à effet de serre en 2050) ». Beaucoup concernent le patrimoine bâti, à l’origine de 27 % des émissions de gaz à effet de serre, soit 6,4 millions de tonnes de CO2 pour une consommation d’énergie de près de 35 000 GWh (l’équivalent de quatre centrales nucléaires).
Programme expérimental. Pour les opérations neuves, la Ville retient globalement un objectif maximum de 50 kWh/m2 shon/an en énergie primaire (consommations de chauffage, d’eau chaude, d’éclairage, de ventilation et de climatisation). Pour les rénovations lourdes – 85 % du bâti parisien a été construit avant 1975 et 48 % avant 1915 – l’objectif à atteindre est fixé à 80 kWh/m2 shon/an au maximum. Cible principalement visée : les 96 000 immeubles privés recensés dans la capitale (1,3 million de logements, 60 millions de m2).
Pour inciter les propriétaires à réaliser des travaux d’amélioration de la performance énergétique de leur appartement, la Ville, en partenariat avec l’Anah (Agence nationale de l’habitat) et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), propose la mise en place, dès cette année, d’un programme expérimental. D’une durée de trois ans, portant sur 300 immeubles au minimum, il inclura diagnostic énergétique, subventionnement des travaux (subvention municipale de 20 % du coût des travaux en complément des subventions de l’Anah et des aides existantes) et accompagnement des copropriétaires dans leur démarche par les Espaces Info Energies. Les enseignements tirés de cette expérimentation permettront de définir les bases d’une démarche globale, baptisée « Plan 100 000 immeubles », qui, selon la Ville, devra « associer l’Etat, la région et des partenariats financiers innovants ».
Pour favoriser les travaux dans les parties communes, les syndicats de copropriété seront incités à effectuer des diagnostics énergétiques, subventionnés à 70 % par la Ville, la région et l’Ademe.
Quant aux 220 000 logements sociaux, la Ville s’engage à réhabiliter les 25 % les plus énergivores d’ici à 2020 (consommation moyenne estimée à 270 kWh par m2). Ce qui nécessite là aussi de nouer « un partenariat fort avec l’Etat et la région ».
Convention. Pour faciliter la mise en œuvre de ce plan, la Ville signera, le 1er octobre, une convention avec la FFB région Paris Ile-de-France, la Capeb Paris et petite couronne, la Fédération parisienne des Scop du BTP et l’Anah. Cet accord prévoit notamment la validation des méthodes de diagnostic de performance énergétique et la formation des entrepreneurs et des artisans au diagnostic, aux techniques d’intervention et à l’information des clients.
Enfin, une agence parisienne du climat sera créée, à la fois pôle d’expertise et de développement, mais aussi outil de mobilisation de tous les acteurs concernés.