Le budget 1997 de la ville de Paris s'inscrit dans un contexte économique qui reste fragile et qui se traduit par un essoufflement des recettes. La forte diminution des droits de mutation (1,5 milliard, -21 % par rapport à 1996) conduit la ville à fortement augmenter sa subvention au département (4,352 milliards de francs, + 14,5 %). Les produits d'exploitation et du domaine enregistrent également une baisse de 2,56 % (3,806 milliards). A l'inverse cependant, les bases de la taxe professionnelle progressent de 0,87 % alors que l'an passé, elles avaient régressé de 0,5 %. De même, les concours de l'Etat augmentent de 1,16 % (5,15 milliards).
« Face à ces contraintes, l'équilibre du budget nécessitait une maîtrise des dépenses de fonctionnement et d'investissement », souligne Jean Tibéri, le maire de Paris. En 1997, le total des dépenses de fonctionnement supportées par le budget municipal progresse de 2,5 %. En particulier, le fonctionnement courant des services qu'il s'agisse des services gérés en régie ou concédés, est en réduction de 0,93 %.
Ce budget se caractérise également par un nouveau freinage de l'effort d'investissement. Les autorisations de programme chutent de 14,7 % et les crédits de paiement de 12 %. En conséquence, le besoin d'emprunt pourra être réduit en 1997 (de 3,15 milliards à 3,55 milliards, soit - 11 %) permettant par là même de limiter l'encours de la dette qui s'élevait au 1er janvier 1997 à 14,558 milliards de francs. « On ne peut pas à la fois dénoncer avec des cris d'orfraie la croissance de l'encours de la dette et plaider la main sur le coeur pour une croissance des dotations d'investissement, déclare Jean Tibéri. Ensuite, la réduction des autorisations de programme nouvelles doit être observée au regard de la réorientation de la politique que je conduis et qui s'exprime selon deux grands axes. La priorité est donnée aux investissements de proximité qui correspondent aux besoins des Parisiens et la politique de l'urbanisme est désormais orientée au profit d'actions de dimension plus faible », ajoute-t-il.
Le maire de Paris estime aussi que ces mesures d'économies étaient « totalement nécessaires pour «limiter au maximum l'effort demandé à nos concitoyens« . De fait, les taux des quatre taxes ne progressent cette année que de 3,46 %.
Cette politique de rigueur ne remet pas en cause les grandes priorités municipales. Le logement et l'urbanisme bénéficient d'une dotation de 3 milliards de francs, en légère baisse par rapport à 1996 (3,25 milliards). Si les aides directes au logement social se stabilisent à 1,3 milliard, les crédits affectés aux acquisitions foncières passent de 1,1 milliard à 900 millions. Même si l'effort social (7,3 milliards au total) dépend surtout du budget départemental, 2,53 milliards sont inscrits en fonctionnement du budget municipal et 119,9 millions en investissement.
Une autre priorité concerne l'environnement avec 53 millions pour l'aménagement des quartiers tranquilles et des pistes cyclables.
CHIFFRES CLES
Habitants : 2 175 200.
Budget principal : 29 381,7 MF ( - 0,88 %). Assainissement : 802,7 MF ( + 0,96 %). Transports municipaux : 300,7MF (- 0,89 %). Pompes funèbres : 114 MF (- 4,33 %).
Investissement* principal : 6 886,03 MF (-15,21 %). Assainissement : 250 MF (-1 %). Transports municipaux : 84,4 MF (- 3,9 %). Pompes funèbres : 37,5 MF (- 4,4 % ).
Charge de la dette : 884 MF ( + 25,28 %)
Fiscalité ** : 3,46 % 10 453,67 MF.
Epargne nette : 977,3 MF.
PROJETS
Réaménagement de l'avenue d'Italie : 23 MF en 1997 (total : 80 MF).
Construction de six écoles primaires : 95MF.
Restauration des édifices cultuels parisiens : 45 MF.
Poursuite de l'aménagement du musée d'art et d'histoire du judaïsme dans l'hôtel Saint-Aignan : 58,5 MF (total : 180 MF).
Création d'espaces verts : 21 MF pour la dernière tranche du parc de Bercy et 7,18 MF pour l'aménagement de deux jardins dans la ZAC Paris rive gauche.
Poursuite de la rénovation du parc des Princes : 52 MF, dont 14 MF pris en charge par la ville.
PHOTO : Jean Tibéri, maire de Paris.