Paris : mutation en vue pour le Grand Garage Haussmann

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Les architectes de l’agence nancéienne Gens ont proposé de conserver l’enseigne, qui participe à l’identité du lieu.

Les opportunités de développer du logement social sont rares dans le VIIIe arrondissement. Le Grand Garage Haussmann de la rue de Laborde était identifié dans le PLU comme un bâtiment pouvant être transformé, explique Hélène Schwoerer, directrice générale adjointe en charge de la maîtrise d'ouvrage de Paris Habitat. Le bailleur a travaillé avec la Foncière de transformation immobilière (FTI) au montage financier de sa réhabilitation en 18 logements (10 sociaux et 8 intermédiaires). L'opération, actuellement en phase APD, ne démarrera qu'après les Jeux olympiques pour une livraison à la fin de l'année 2026 avec un budget d'opération de 9,9 M€ HT.

« Nous menons une approche patrimoniale, il ne fallait pas que notre intervention se fasse au détriment des qualités et de la singularité du bâtiment », souligne l'architecte Guillaume Eckly, de Gens. L'agence nancéienne, qui a remporté la consultation de Paris Habitat en procédure adaptée, mise sur la conservation de la présence urbaine du garage en changeant le moins possible sa façade 1939 avec ses verrières et son bow-window. Ils espèrent ainsi pouvoir utiliser des profilés en acier très minces et du verre martelé comme à l'origine. Les deux derniers étages en retrait, qui avaient été ajoutés, seront isolés par l'extérieur et habillés de zinc pour se fondre dans les toits parisiens. « Nous voulons éviter à tout prix la signature. »

Création d'une cour. À l'arrière, la démolition de la travée centrale (1/6e du bâtiment) laissera place à une cour-jardin qui permettra de faire entrer la lumière du sud et de rendre habitables ces plateaux très profonds. Les circulations verticales y seront aménagées dans deux cylindres. Les ailes, qui se feront face, profiteront de la luminosité de la cour, renforcée par leur revêtement en carrelage blanc brillant, posé sur l'isolation par l'extérieur, clin d'œil à l'architecture hygiéniste d'Henri Sauvage. « Notre projet rationnel s'inscrit dans la structure existante avec sa géométrie particulière en hélice qui dessinera les nouvelles façades arrière », poursuit Guillaume Eckly.

Les rampes d'accès seront démolies et les vides de la structure, en forme de trapèze ou de triangle, fermés par des baies vitrées. Grâce à l'aide des bureaux d'études structure EVP et acoustique ACV, les belles dalles à caissons brutalistes, avec leurs petites poutres triangulaires en sous-face, resteront apparentes et serviront de coffrages perdus aux nouvelles dalles, nécessaires pour traiter les bruits aériens. Les étroites travées extérieures seront dédiées aux grands appartements et la large travée centrale aux plus petits et aux studios. « Le travail sur le patrimoine existant offre aux architectes la possibilité de faire des logements avec davantage de liberté en termes de qualités d'usage. Pour nous, bailleurs, c'est une façon de créer de nouvelles typologies, de ne pas être enfermés dans les mètres carrés contraints classiques du logement social », apprécie Hélène Schwoerer.

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