PARIS Le « plan églises » mobilise 50 millions de francs cette année

La dotation de la Ville est en hausse de plus de 10 %. Plusieurs dizaines d'opérations sont en cours.

Dans le budget pour 1998 de la ville de Paris, une enveloppe de 50 millions est affectée à la rénovation du patrimoine cultuel, en augmentation de plus de 10 % par rapport à 1997. A cette dotation s'ajoutent 4 millions de francs pour la restauration de la tour Saint-Jacques (ancien clocher de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie).

La ville de Paris est propriétaire d'une centaine d'édifices cultuels (86 églises, quelques chapelles, 2 synagogues, 9 temples protestants...).

Le « plan églises », qui organise la conservation, la restauration et la mise en valeur de ce patrimoine prestigieux est géré par le bureau des affaires cultuelles et historiques (direction des affaires culturelles de la mairie de Paris) : « Nous déterminons le programme des travaux, passons les appels d'offres, surveillons l'exécution des chantiers, précise Bruno Ravail, chef du bureau. La sécurité est notre premier souci. Les interventions portent sur la reprise des façades, la réfection des toitures, l'assainissement des monuments, le nettoyage et la restauration intérieure... ». Lorsque l'édifice est classé monument historique, l'Etat participe financièrement aux travaux à hauteur de 33 %. La maîtrise d'oeuvre est alors assurée par l'architecte des bâtiments de France et la maîtrise d'ouvrage est souvent déléguée à la conservation régionale des monuments historiques. Plutôt que de concentrer les crédits sur quelques églises, la ville a choisi d'intervenir sur plusieurs dizaines d'édifices à la fois (voir liste). Les gros chantiers se prolongent donc pendant des années.

Des restaurations étalées sur vingt ans

Estimée à 110 millions, la restauration de l'église Saint-Eustache devrait s'étaler sur 20 ans, la municipalité y consacrant entre 3 et 5 millions par an. Même cas de figure à Saint-Sulpice. « Cette église est aussi grande qu'une cathédrale, souligne Jean Agard, chef de la cellule technique du bureau des affaires cultuelles et historiques. Après la réfection de la nef, qui se termine, suivront celles de la chapelle sud puis de la chapelle nord. Nous devons aussi régler un désordre sur la tour nord, lié à une chute de pierre. Les travaux s'élèveront à 20 millions minimum. Aucun chiffrage n'a encore été réalisé pour la réfection des toitures, mais il risque d'être colossal ». Selon Jean Agard, 100 millions de francs par an seraient nécessaires « pour maintenir les monuments dans un état convenable ». « Lorsque le « plan églises » a été lancé en 1989, il était prévu de le doter d'un milliard sur deux mandatures, explique-t-il. Jusqu'en 1992, les dotations se sont élevées à 100 millions par an. Mais la récession a obligé la ville à revoir ses prévisions à la baisse et à réduire les crédits de plus de moitié ».

PHOTO : Les travaux de conservation et de restauration de l'église Saint-Eustache (1er arrondissement) sont estimés à 110 millions de francs.

Les travaux réalisés en 1998

De nombreuses opérations seront poursuivies ou engagées parmi lesquelles :

0,95 million pour les chêneaux et le chauffage de Saint-Nicolas-des-Champs.

1, 53 million pour la façade et l'éclairage de Saint-Gervais.

3 millions pour la façade de Saint-Roch.

4,7 millions pour la verrière et la couverture de Saint-Eustache.

4,6 millions pour la restauration de Saint-Sulpice.

2,3 millions pour les couvertures de Sainte-Anne-de-la-Maison Blanche.

0,5 million pour les parements de la Trinité.

A ces opérations, s'ajoutent les interventions en urgence pour assurer la sécurité des personnes (prévenir les chutes de pierre). La dotation 1998 inclut également les crédits pour la restauration des oeuvres d'art et des décors peints.

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