Paris : la barre Cassan se prépare à une nouvelle jeunesse

La RIVP s'est engagée avec Sorbonne Université dans un protocole de bail à construction afin de reconvertir des laboratoires du campus parisien Pierre-et-Marie-Curie en logements étudiants.

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La réhabilitation permettra de rouvrir le rez-de-chaussée sur pilotis, laissant voir le jardin du campus depuis la rue Cuvier.

Construit rue Cuvier (Ve arrondissement), face au Jardin des plantes entre 1958 et 1960 par Roger Séassal, Urbain Cassan, Louis Madeline et René Coulon, le bâtiment F de la barre Cassan (160 m de long et haute de huit étages) avait échappé à un projet de démolition.

A la suite d'un appel d'offres restreint, la RIVP a confié le projet aux agences Charles-Henri Tachon et Abinal & Ropars. « Ce bâtiment a toutes les qualités pour être aisément transformé. Les architectes que nous avons choisis respectent sa façade tramée et la magnifient », apprécie Laura Vassilev, sous-directrice de la construction de la RIVP. Le rez-de-chaussée sur pilotis sera rouvert, laissant ainsi voir le jardin du campus depuis la rue à travers deux grands porches. Pour se conformer aux normes actuelles de sécurité, trois circulations verticales seront créées côté rue, inspirées par les très beaux escaliers hélicoïdaux extérieurs d'origine.

Sur 15 000 m2, les 565 logements seront gérés par le Crous. La largeur de deux chambres correspondant à celle de trois fenêtres, la baie du milieu sera divisée en deux par une aiguille métallique. Les allèges en pierre seront remplacées par d'autres en verre émaillé légèrement inclinées. « Ces nouveaux éléments donneront de l'éclat à la façade et participeront au changement d'image souhaité par l'université », éclairent les architectes. Le dernier étage et l'attique seront aménagés en duplex pour les chercheurs, s'ouvrant sur des petites terrasses privatives. A ce niveau, tous les résidents pourront accéder à un salon de lecture et une vaste terrasse.

Extensions en terre crue. « Une fois le rez-de-chaussée libéré, nous pourrons venir glisser sous la barre trois volumes qui se distingueront par leur forme et leur matérialité », expliquent Charles-Henri Tachon et Julien Abinal. Ils abriteront notamment les espaces collectifs et les services communs : une salle de sport, une salle polyvalente, des studios de musique et le centre de tri sélectif de l'université. Ces extensions permettront à l'établissement, à l'origine implanté de biais par rapport à la rue, de revenir s'aligner sur elle. « Au rez-de-chaussée, nous travaillons sur une échelle un peu différente qui dialogue avec celle des pavillons du Muséum national d'histoire naturelle qui émergent en face », détaillent les architectes. Sur un socle construit avec les pierres de taille du mur qui ferme aujourd'hui la parcelle, les façades seront élevées en terre crue dont la minéralité répondra à celle du bâtiment en pierre et béton. « Aujourd'hui, la rue Cuvier est un peu triste avec ses grands murs de chaque côté. Nous allons mener un travail avec la Ville sur sa requalification en rue calme afin d'en faire un nouveau lieu de passage », annonce Laura Vassilev.

L'équipe vise l'obtention du permis de construire en juillet 2022. Les travaux, d'un coût de 50 M€ HT, doivent démarrer au printemps 2023 pour une livraison en 2026.

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