Le 17 mars, Yves Laffoucrière, directeur général de l'Opac de Paris, Bruno Farnoux, directeur de la construction neuve et Jean-Pierre Olivier, directeur de la réhabilitation du patrimoine (ci-contre), étaient les invités d'un petit-déjeuner-rencontre organisé par « Le Moniteur ». Une vingtaine d'architectes et de chefs d'entreprises étaient présents.
Yves Laffoucrière a présenté les perspectives d'activité pour les mois à venir, après avoir rappelé que l'Opac de Paris gérait un patrimoine de près de 94 000 logements, dont 10 000 en première couronne. Cette année, 800 logements devraient être mis en chantier. Depuis deux ans, le rythme de construction neuve s'est sensiblement ralenti (1 414 logements commencés en 1995, 1 024 en 1996, 750 en 1997, 400 en 1998). « L'urbanisme à visage humain se traduit par des opérations plus petites et la concertation ralentit les procédures », explique le directeur général de l'Opac. Les grandes parcelles se font aussi plus rares dans la capitale.
En revanche, l'Opac maintient son effort de réhabilitation et d'entretien du patrimoine. Pour 1999, le budget alloué aux Palulos, grosses réparations et opérations de requalification des quartiers sensibles, atteint 600 millions de francs. L'objectif est de continuer à réhabiliter 2 000 logements par an. Tous les immeubles d'avant la seconde guerre mondiale ont été réhabilités. Aujourd'hui, Les travaux portent sur le patrimoine des années 50 (remplacement des menuiseries exté- rieures, pose de double vitrage....).
Yves Laffoucrière a ensuite évoqué la politique architecturale de l'Opac. Elle se résume à deux idées-force : la valeur d'usage et l'intégration urbaine. Depuis quatre ans, l'Opac a organisé 70 concours auxquels 245 architectes ont été invités. « J'ai aussi souhaité renforcer leur intervention sur les opérations de réhabilitation et sur les grosses réparations », a-t-il indiqué. Jean-Pierre Olivier a ajouté que sur certaines petites opérations, appelées « les moutons à cinq pattes », l'Opac faisait également appel à des architectes. Et il a cité le cas d'un grand plateau vide, au dernier étage d'une tour à Malakoff, où 4 logements ont été créés. Interrogé par les architectes sur ce qu'il fallait faire pour être retenu, Yves Laffoucrière a déclaré « qu'il croyait beaucoup à la notion de dossier de référence ».
Après, s'adressant aux chefs d'entreprises, il a particulièrement insisté sur le très faible nombre de réponses aux appels d'offres, ajoutant que ce phénomène s'était accentué depuis un an. En construction neuve, jusqu'alors, l'Opac intervenait très majoritairement en entreprise générale. Pour pallier le manque de réponses, il a décidé d'attribuer certains marchés en lots séparés. Les résultats ne sont pas encore très probants. « Pour une opération neuve, rue des Tournelles, nous avons lancé un appel d'offres en lots séparés. Nous avons obtenu 3 réponses pour le lot gros oeuvre, entre 2 et 3 pour les lots électricité et plomberie/chauffage et une seule pour le lot ascenseur. C'est d'ailleurs le seul qui n'a pas été déclaré infructueux », a précisé Bruno Farnoux.
Une autre difficulté se pose aujourd'hui : celle de la remontée des prix dans le secteur du bâtiment. « Nous allons devoir revoir certaines prestations à la baisse », a commenté Yves Laffoucrière.
Les responsables de l'Opac ont ensuite indiqué qu'ils étaient prêts à accorder des délais de réponse plus longs pour favoriser les groupements d'entreprises et qu'ils avaient la volonté de mieux lisser les appels d'offres sur l'année alors qu'actuellement, ceux-ci sont surtout concentrés au second semestre. Yves Laffoucrière a conclu en déclarant qu'avec le développement des petites opérations -cinq opérations de 6 logements sont ainsi programmées dans le Bas-Belleville,« il y avait une place pour les PME ».
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De gauche à droite, lors du petit-déjeuner rencontre du « Moniteur » : Nathalie Moutarde, Bruno Farnoux, Yves Laffoucrière, et Jean-Pierre Olivier.
