« Paris est notre phare en matière d’environnement », Giancarlo Tancredi, conseiller à la mairie de Milan

L’architecte en charge de la régénération urbaine au sein de la municipalité lombarde enchaîne les rendez-vous parisiens, en quête des bonnes pratiques à suivre de l’autre côté des Alpes, où se dérouleront les Jeux olympiques d’hiver en 2026.

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Giancarlo Tancredi, conseiller chargé de la régénération urbaine à la mairie de Milan (Italie)

Après une visite à l’Apur et une conférence au Pavillon de l’Arsenal, vous allez rencontrer, ce vendredi 6 octobre, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme et de l’architecture. Quel est l’intérêt de venir dans la capitale française pour vous et la municipalité milanaise que vous représentez ?

Nous regardons depuis des années ce que fait la Ville de Paris, notamment en matière d’environnement. C’est en quelque sorte un phare dont nous suivons la lumière. En venant ici, nous maintenons vivants les rapports entre nos administrations, en espérant que les échanges soient aussi utiles pour les deux. Car nous n’avons pas que la mode en commun, nous partageons bien d’autres sujets d’actualité.

Comme Paris, Milan a entamé un processus de révision de son plan local d’urbanisme (PLU), appelé là-bas « piano di governo del territorio » (PGT), qui pourrait aboutir d’ici juillet 2024. Quels en sont les principaux points ?

Nos objectifs sont assez similaires à ceux parisiens. Le premier point vise la neutralité carbone. Chaque projet, public ou privé, devra donc respecter une série de critères allant dans ce sens. Ensuite, nous souhaitons augmenter l’offre de logements, tant à l’accession qu’à la location. Un pourcentage d’habitations à prix modéré sera ainsi obligatoire dans chaque nouvelle opération.

En ce moment, on construit beaucoup à Milan et un certain style international met en péril l’identité architecturale de la ville. Nous veillerons donc à la qualité urbaine. Nous devrons également travailler sur les échangeurs routiers réalisés dans les années 1970 aux portes de la ville et qui sont, disons-le, très laids. Nous voudrions les transformer en pôles attractifs, faisant le lien entre le centre historique et le reste de la métropole. Les services de proximité, qui participent au fonctionnement de la ville du quart d’heure, constituent le cinquième point majeur du futur PGT.

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Giancarlo Tancredi (conseiller chargé de la régénération urbaine à la mairie de Milan), Hélène Chartier (directrice de l’urbanisme et du design à C40) et Stéphane Lecler (directeur de l’urbanisme à la mairie de Paris), au Pavillon de l’Arsenal à Paris. Giancarlo Tancredi (conseiller chargé de la régénération urbaine à la mairie de Milan), Hélène Chartier (directrice de l’urbanisme et du design à C40) et Stéphane Lecler (directeur de l’urbanisme à la mairie de Paris), au Pavillon de l’Arsenal à Paris.

A la mairie de Milan, vous êtes en charge de la régénération urbaine. Qu’est-ce que cela signifie ?

Cela veut dire que nous ne pouvons plus nous permettre d’étendre les villes à l’infini en construisant sur les terrains agricoles. Au contraire, nous devons penser à les régénérer, c’est-à-dire transformer des zones d’activités déjà existantes. Milan a été une ville industrielle importante avec beaucoup d’usines de toutes les tailles. Certaines fonctionnement encore, mais la majorité d’entre elles ont été abandonnées. Nous devons métamorphoser ces friches en des lieux plus beaux. Régénérer la ville, c’est la rendre plus durable, équitable, proche et belle. Ça n’est pas facile. Néanmoins, c’est notre défi.

Milan, avec la ville de Cortina d’Ampezzo, accueillera les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en 2026, juste après les JO d’été à Paris en 2024. Cet événement peut-il accélérer le changement vers un modèle urbain plus durable ?

Avoir cette date butoir du 6 février 2026, que nous ne pouvons pas dépasser ne serait-ce que d’une minute, pousse tout le système public et privé à respecter les délais. Elle permet surtout d’accélérer l’amélioration environnementale et énergétique du territoire, c’est certain.

Nous n’avons jamais eu autant de chantiers en même temps, même durant le boom de la reconstruction de la ville après la Seconde Guerre mondiale. Parmi les grands travaux, il y a la réalisation du village des athlètes et l’achèvement de la ligne 4 du métro. Avec les JO, Milan sera sur le devant de la scène médiatique mondiale. Et nous devrons inévitablement être au rendez-vous en montrant le meilleur de ce qu’il est possible de faire en matière d’urbanisme durable.

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