Paris : deux immeubles d'après-guerre regardent vers l'avenir

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A l'arrière des deux immeubles, côté petite ceinture (au premier plan) , les terrasses en arc de cercle des extensions respecteront la frondaison des arbres,

Les faux jumeaux construits par Henri Bonnères en 1947 et 1953 à deux pas des Buttes-Chaumont (Paris XIXe ) étaient initialement destinés à loger les cadres et cheminots de la SNCF. Avec leurs élévations en briques sur un soubassement en pierre de taille, leurs encadrements de fenêtres en ciment armé et leurs toitures en ardoise, ces deux immeubles sont typiques de la période. Le plus ancien se distingue par quelques éléments décoratifs, balcons d'angles et oculi.

A la suite de l'avis négatif de la commission du Vieux Paris face à l'idée d'une démolition-reconstruction, les services de la Ville et la mairie du XIXe arrondissement avaient invité ICF Habitat La Sablière à travailler sur un projet respectueux du patrimoine architectural et végétal. Le bailleur social a donc lancé en 2018 un appel d'offres en conception-construction pour la réhabilitation et l'extension de l'ensemble, remporté par l'Atelier du Pont (Anne-Cécile Comar et Philippe Croisier) avec Maître Cube en entreprise mandataire, les bureaux d'études Plan 02 (environnement) et Quadriplus (structure et fluides) et le paysagiste Babylone.

Après les confortations des sols à l'aide d'injections et le curage, le chantier a débuté à l'automne dernier pour dix-huit mois, avec un coût de travaux de 12 M€ HT. L'un des deux immeubles comptera 39 logements sociaux et l'autre 45 appartements en locatif intermédiaire. Par ailleurs la mairie, qui va prochainement réaménager le tronçon de la petite ceinture compris entre l'avenue Jean-Jaurès et la parcelle, a demandé à ICF de rétrocéder le large passage entre les deux bâtiments afin de créer un nouvel accès public.

« Univers parallèle ». Les immeubles d'un total de 2 070 m2 Shab et 29 logements à l'origine, isolés par l'intérieur et restructurés, conserveront leur allure d'origine. Pour les extensions, l'Atelier du Pont a imaginé une trame constructive générique en bois venant se greffer sur les façades arrière, puis a sculpté des terrasses en arc de cercle, de manière à respecter la frondaison des arbres. Les architectes conservent ainsi la perspective depuis la rue, d'où les agrandissements seront peu visibles. « Nous avons apprécié leur vocabulaire qui se démarque de l'existant », explique Léon Espouy, responsable de programmes chez ICF Habitat La Sablière. Ces nouvelles surfaces habitables de 2 580 m2 se glisseront aussi dans l'interstice formé avec le pignon aveugle voisin et abriteront les nouveaux halls qui seront reliés aux circulations présentes.

Le mode constructif en filière sèche comprendra des façades à ossature bois avec une vêture métallique sur les trumeaux, du bois visible en sous-face des corniches et des balcons-terrasses courbes en structures métalliques autoportantes accrochées aux bâtiments. L'ensemble sera largement vitré pour profiter de la vue sur la végétation, avec des châssis en bois-aluminium et des rideaux thermiques. « Nous avons développé une écriture plus contemporaine côté petite ceinture, en rapport avec l'univers parallèle qu'elle constitue dans la ville », résume Philippe Croisier.

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