Alors que le quartier Montparnasse est promis à de grands bouleversements - notamment la transformation de sa tour emblématique -, il verra les premiers changements arriver par le sol. Fin 2023, la Ville de Paris a confié une mission de maîtrise d'œuvre pour le réaménagement de tous les espaces publics du secteur à Arep. Le groupement, dont l'agence pluridisciplinaire est mandataire et dans lequel figurent notamment les paysagistes de Wagon Landscaping, a désormais huit ans pour requalifier un vaste périmètre à la croisée des VIe , XIVe et XVe arrondissements.
Depuis le débouché sud de la rue de Rennes jusqu'à l'entrée de la gare SNCF, « cela représente 75 000 m² d'espaces majeurs et un budget de 41 millions d'euros », souligne Hiba Debouk, directrice déléguée d'Arep, en charge du département Territoires. Elle précise toutefois que « ces chiffres comprennent aussi l'aménagement de la rue du Commandant-René-Mouchotte que la mairie a conservé en maîtrise d'œuvre interne pour des raisons de planning de travaux ».
« Marchés subséquents ». Jusqu'alors, ces espaces publics faisaient partie, avec le centre de commerces et de services situé au pied de la tour, du territoire étudié depuis 2019 par l'équipe dirigée par l'agence britannique RSHP. Arep prend donc le relais pour la phase opérationnelle qui sera menée « dans le cadre de plusieurs marchés subséquents de conception », précise Hiba Debouk. Les projets seront dessinés au fur et à mesure, et le premier concernera le parvis Raoul-Dautry, devant la gare. Cette place minérale, surfréquentée et aujourd'hui dégradée, ou bien encore celle du 18-Juin-1940 et ses voies de circulation enchevêtrées, sont très représentatives de la complexité du secteur.
« Notre enjeu est double, explique la directrice déléguée. D'une part, il nous est demandé de réorganiser l'intermodalité dans un quartier emblématique de l'époque des Trente glorieuses et du tout-voiture dans une optique de ville post-carbone. » Pour rendre les déplacements plus lisibles et conviviaux, Arep et ses partenaires devront repenser les priorités entre des modes doux, bus et automobiles, tout en tenant compte de l'importance de la desserte logistique.
L'autre défi sera de végétaliser le secteur. Si Arep peut se prévaloir de sa démarche de conception durable EMC2B (pour « énergie, matière, carbone, climat et biodiversité »), Hiba Debouk rappelle que le site « essentiellement constitué sur dalles, n'a quasiment pas de sol ».
Des pistes de travail se profilent cependant : le recours à des matériaux légers, un maximum de réemploi ou encore, pour lutter contre l'effet d'îlot de chaleur, un travail combiné sur les espaces de plantations et l'aéraulique ou l'albédo des surfaces.