Après avoir défrayé la chronique tout l'hiver, les arbres du parc Paul-Mistral ont finalement été sacrifiés à l'édification du grand stade d'agglomération. La médiatisation de cet épisode de résistance explique le succès des 90 000 questionnaires que la ville a adressés pour consulter les habitants sur l'aménagement de cet espace vert. Sept mille ont répondu, pour souhaiter majoritairement « un espace doux et une promenade sur les berges de l'Isère toute proches ».
Pendant l'été, le conseil municipal a choisi l'équipe d'architectes urbanistes d'Alexandre Chemetoff. Elle devra concevoir un espace qui s'étendra jusqu'aux berges de l'Isère, prendre en compte la suppression de l'échangeur des Sablons, étendre et diversifier les espaces verts, renforcer les liaisons piétonnes et trouver un rapport à l'eau. A partir de ces données, l'équipe lauréate va bâtir un projet sur lequel la ville se prononcera fin 2004, tandis que se poursuit la concertation avec les habitants et les associations. « Le but n'est pas de tout changer. Ce parc s'est construit au fil du temps. Il doit donc rendre compte de cette histoire. Aujourd'hui, il s'étend sur une dizaine d'hectares. A terme, il en comptera une quarantaine. Nous préférerions donc intervenir dès le début, en restaurant l'existant sur tout le périmètre du parc », indique Alexandre Chemetoff.
Il devra travailler de concert avec le projet de la Bastille. Sur ce contrefort du massif de la Chartreuse, s'étagent des jardins que la ville souhaite valoriser et rendre accessibles. Desservi par les célèbres bulles de son téléphérique, l'éperon de la Bastille est aujourd'hui coupé de la ville. L'ambition de la municipalité consiste, à terme, à le relier par une promenade au parc Mistral et, en 2005, à le raccorder au centre par la création d'un ascenseur transparent qui remplacerait l'actuelle gare. Ce qui, sous réserve de l'accord des Bâtiments de France, rapprocherait des Grenoblois la Bastille et ses fortifications, en cours de rénovation.
MAQUETTE : 7 000 Grenoblois ont répondu au questionnaire adressé par la ville, déclarant souhaiter «un espace doux et une promenade sur les berges de l'Isère» (image de synthèse du parc Mistral).