Organiser et équiper son centre de tri

Le centre de tri est un maillon essentiel des filières de valorisation des déchets mises en place par les collectivités. La france en compte 200, en 2001, contre 1 seul il y a 10 ans.

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En France, le nombre de centres de tri est passé de 1, en 1989, à près de 200, début 2001. En dix ans, les collectivités locales ont investi plus de 457,35 millions d'euros (3 milliards de francs) pour trier leurs déchets.

De façon générale, tous les centres de tri sont organisés autour de quatre grandes fonctions : la réception de déchets, le tri pour valoriser les produits, le conditionnement pour faciliter le transport, et enfin l'enlèvement pour l'acheminement vers les repreneurs. Mais, dans le détail, la conception et l'équipement des centres de tri varient très fortement d'un site à l'autre. Si les premiers fonctionnaient sur des ordures brutes, on est désormais passé à un tri par grands flux de déchets. L'étape du tri est liée à l'organisation de la collecte sélective. Les quantités collectées par les collectivités et leurs fluctuations dans le temps conditionnant à la fois le dimensionnement du centre de tri et les coûts de tri.

De même, la composition et la qualité des flux collectés influent sur le choix des équipements.Face à ce nouveau marché, les industriels ont rivalisé d'ingéniosité pour proposer des matériels toujours plus sophistiqués et performants. Mais après une course effrénée à l'automatisation, on assiste à un retour en force du tri manuel. Une évolution due à la fois à des problèmes de qualité de tri mais aussi à des impératifs financiers. Sans oublier la dimension politique qui joue au travers de la création d'emplois peu qualifiés.

Le concepteur du centre de tri doit choisir le nombre de chaînes de tri nécessaires en fonction du volume et du nombre de flux à traiter. Dans le cas d'une collecte multi-flux, on peut décider de trier chaque famille de produits sur une chaîne différente ou bien successivement sur une même chaîne. Lorsque la collecte s'effectue en mélange, le flux doit être divisé en plusieurs sous-ensembles de produits plus homogènes, afin de faciliter ensuite le tri manuel. Pour cela, des équipements de séparation granulométrique (cribles, trommels) ou densimétrique (table inclinée) sont nécessaires. Le tri manuel est une étape incontournable du processus. Coeur du système, la table de tri permet de présenter les matériaux devant les postes de tri manuel.

Aujourd'hui, trois types de tri dominent : le positif, le négatif ou le séquentiel. Dans le premier cas, le trieur enlève du tapis les matériaux intéressants. C'est la solution la plus employée car applicable à tout type de flux. Pour trier négativement, l'employé retire au contraire les impuretés. Le tri séquentiel nécessite une table spécifique. Une quantité déterminée de produits est alors amenée devant les trieurs. Le tapis s'arrête et tous les agents trient un premier et même matériau. Quand ils ont tous terminé, un signal annonce le passage au matériau suivant et ainsi de suite. Le tri mécanisé concerne les métaux et les plastiques (voir schéma).

Une fois triés, on utilise des presses à balles ou à paquets pour conditionner les matériaux.

DESSIN :

1 - A réception, les déchets collectés sont pesés à l'aide d'un pont bascule et leur qualité est vérifiée. Ils sont ensuite stockés sur une aire bétonnée, (couverte si possible) d'une capacité de trois à cinq jours de collecte.

2 - La table de tri est constituée d'un convoyeur à bande à hauteur de travail en position debout et disposée dans une cabine située au-dessus des alvéoles de stockage des produits triés.

Afin de ménager des conditions de travail correctes, la cabine de tri doit être chauffée, ventilée, dépoussiérée et insonorisée.

3 - Placé en tête de chaîne, l'« overband » extrait l'acier du flux de déchets par aimantation, et permet de réduire le nombre d'éléments qui passent devant les trieurs.

4 - Les premiers dispositifs de tri étaient des machines à courant de Foucault. Mais, très coûteuses (environ 150 000 euros, soit 1 MF), elles demandent une surveillance constante pour obtenir un bon taux d'extraction et sont donc réservées aux gros centres de tri.

Un nouveau procédé baptisé Tri Alu couple la détection magnétique à une détection par reconnaissance de forme. L'emballage est détecté par un capteur couplé à un système d'éjection par air comprimé. Cette technique est une bonne alternative pour un prix compris entre 53 900 et 69 300 euros (350 000 et 450 000 F).

Pour les centres de tri de taille moyenne, on peut aussi opter pour un système plus simple.

Le capteur est couplé à un simple signal sonore ou visuel. Le trieur identifie ainsi l'emballage alu et l'enlève à la main du tapis de convoyage.

5 - Pour les plastiques, depuis 1997, plusieurs industriels (Sydel Sa, Dragon, RMP Polytec, Vauché...) proposent des systèmes de tri automatiques. Le système de reconnaissance est généralement fondé sur l'analyse de la nature chimique des plastiques par le principe de la spectroscopie à infrarouge et la détection par rayons X. Certains de ces appareils fonctionnent sur des flux de plastiques mélangés mais, le plus souvent, ils sont utilisés pour affiner le tri entre les bouteilles de PVC et PET. Vu leur complexité, leur prix et le volume nécessaire de déchets plastiques pour les rentabiliser, l'acquisition de ces appareils ne concerne que les très gros centres de tri (500 000 habitants).

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