Le maire de Paris Bertrand Delanoë a souhaité mercredi que les parlementaires occupant un logement de l'Opac (Office HLM de la capitale) "soient invités à le libérer", après une polémique sur ce sujet impliquant notamment la députée PRG Christiane Taubira.
Mardi 6 mai, le site Rue 89 évoquait une annonce de la questure de l'Assemblée proposant aux députés "une bonne affaire" de l'Opac, un deux-pièces de 50 m2 pour 640 euros. Mercredi 7 mai, le Parisien nomme Mme Taubira parmi les "députés et autres sénateurs hébergés à peu de frais", affirmant qu'elle paie à l'Office un loyer de près de 1 000 euros pour 80 m2, également en dessous du marché. L'Opac a expliqué le même jour qu'une convention, signée en 1953, avait réservé un parc de logements à des fonctionnaires ou agents des deux chambres (50 logements pour l'assemblée, 34 pour le sénat). Si des élus ont pu en bénéficier dans le passé, depuis 2001 et l'arrivée de la gauche à la mairie de Paris, "aucun" des 11 logements réattribués dans le cadre de la convention ne l'ont été à un parlementaire. Dans un communiqué, l'Opac a cependant admis que "deux députés et trois sénateurs sont encore logés par l'Office dans le cadre de ces conventions", un reliquat du passé.
"A la demande de la Ville, aucune attribution de ces logements - qu'ils soient sociaux ou non - ne peut aujourd'hui bénéficier à des parlementaires", insiste de son côté le maire de Paris. Dans un communiqué, il "souhaite" que les parlementaires encore logés par l'Opac "soient invités" à partir. Interrogé par l'AFP, Jean-François Gueullette, directeur général de l'Opac, a expliqué qu'un "travail de persuasion" avait été lancé par l'office auprès des parlementaires en question. Cependant, l'Opac ne peut exercer de contrainte, puisque juridiquement, "le maintien dans un logement social n'est pas limité dans le temps", fait-il valoir. Christiane Taubira a rendu publique une réponse au Parisien dans laquelle elle conteste vigoureusement les affirmations concernant son logement et accuse le quotidien de "nourrir l'antiparlementarisme brut". L'appartement est sa "permanence parlementaire", affirme la députée de Guyane, qui dit n'avoir profité d'"aucun passe-droit" et avoir respecté les "procédures".
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