"Nous voulons fixer des objectifs contraignants pour l'avenir des ressources en énergies renouvelables. Je pense que nous devrions trouver un accord sur l'objectif de 20%", a déclaré Frank-Walter Steinmeier à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens, qui doivent notamment préparer le sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles. Son homologue autrichienne, Ursula Plassnik, s'est elle aussi montrée favorable à un tel objectif contraignant. "L'Europe doit devenir plus verte et de façon crédible. Nous fixer des objectifs et des ambitions explicites est un moyen raisonnable d'attendre ce but", a-t-elle déclaré.
La France devrait suivre l'Allemagne
Si la Commission soutient elle aussi cet objectif contraignant, certains Etats membres comme la France, la Slovaquie et les Etats baltes y sont opposés. Mais la France pourrait bien revoir sa position. Le président français Jacques Chirac a promis de soutenir l'objectif européen visant à porter la part des énergies renouvelables dans l'UE à 20 % d'ici 2020, assure lundi Greenpeace dont les responsables ont été reçus à l'Elysée.
L'organisation, reçue par le conseiller technique du président avec plusieurs autres ONG environnementalistes, dont les Amis de la Terre et la branche française du WWF, avait interpellé le chef de l'Etat après l'opposition manifestée le mois dernier par le gouvernement à cet objectif.
Reste que le projet de déclaration laisse à ce stade la porte ouverte à deux options qui tient dans la formulation suivante : l'UE acceptera de fixer "une proportion (contraignante) de 20% d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale de l'UE d'ici 2020", indique ce projet. Le mot "contraignante" reste donc entre parenthèses parce qu'il fait encore l'objet de tractations.
Les objectifs généraux sont plus consensuels. Lundi, les 27 devraient prendre "de manière indépendante, l'engagement ferme de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 20% d'ici 2020 par rapport à 1990".
Les Européens sont même prêts à aller plus loin et à se fixer une réduction de 30% si cet engagement était pris "à titre de contribution à un accord mondial global pour l'après-2012", date à laquelle expire le protocole de Kyoto et à laquelle l'UE devra avoir réduit ses émissions de 8%.
Jean-Philippe Defawe
