Interrogée par la chaîne ZDF pour savoir si la taxe, qui doit rapporter à l'Etat 2,3 milliards d'euros par an dès 2011, allait être introduite malgré la fureur des poids lourds de l'énergie, A.Merkel a répondu : "Oui, évidemment", et rappelé que c'était un principe voté en conseil des ministres. "Nous avons proposé une taxe sur le combustible nucléaire et tant qu'aucune autre proposition n'est sur la table, on en reste là", a dit la Chancelière dans une interview diffusée dimanche soir. Cette taxe a pour contrepartie la prolongation de la durée de vie des centrales qu'A. Merkel estime tout à fait nécessaire et qui sera précisée d'ici la fin septembre. Quant aux 2,3 milliards d'euros, ils iront entièrement dans les caisses de l'Etat, a dit A. Merkel. Le ministre des Finances,Wolfgang Schäuble, et celui de l'Environnement, Norbert Röttgen, s'opposent sur l'usage des fonds. Le premier veut assainir les finances publiques, le second espère qu'une partie de la somme servira à investir dans les énergies renouvelables. "Que les groupes nucléaires protestent contre l'idée d'une taxe, c'est normal, il est question de beaucoup d'argent", a, quant à lui, commenté, dans le Süddeutsche Zeitung, le commissaire européen
à l'Energie, Günther Oettinger. "Mais ils devront de toute façon reverser aux pouvoirs publics une partie de leurs importants gains tirés du fonctionnement (prolongé) des centrales atomiques : je considère qu'au moins 50% serait
approprié", a-t-il ajouté. Il a aussi jugé qu'il fallait en finir vite avec ce débat pour se concentrer sur "d'autres décisions au moins aussi importantes" concernant la recherche et les investissements dans l'énergie, comme l'extension des réseaux électriques ou encore le projet géant Desertec.